Chers compatriotes,
Profitant de cet événement palimpseste, je tiens tout d’abord à souhaiter bonne fête aux compatriotes d’ici et d’ailleurs.
Par la même occasion, je rends un ardent hommage aux pères et martyres de l’indépendance, sans les sacrifices suprêmes desquels, ce moment ne saurait être vécu.
Certes,la célébration d’un quelconque anniversaire comporte inéluctablement une phase de réjouissance qui témoigne la joie d’avoir eu la chance d’additionner les ans. Nul doute que cette joie est encore plus intense, lorsqu’il s’agit de célébrer l’anniversaire de l’indépendance d’un pays qui a conquis sa souveraineté d’une manière particulière.
Cependant, du 2 octobre 1958 au 2octobre 2024, la Guinée accumule exactement 66 ans d’indépendance. A cet âge, faut-il continuer à se réjouir au rythme du folklore ou faire le bilan de cet âge très mûr ? Faut-il continuer avec les chicayas politiques ?
La Guinée, notre patrimoine commun a besoin plutôt besoin de faire un bilan global sans complaisance, qui puisse lui permettre d’affronter l’avenir avec une nouvelle vision doublée d’engagements patriotiques. Un bilan qui doit également s’étendre des gouvernants, des gouvernances aux gouvernés.
En agissant ainsi, il nous sera possible de léguer aux générations futures, une Guinée prospère et paisible. Car, notre responsabilité face à ces générations est énorme. Ni les raisons endogènes ni celles exogènes temporelles ne pourraient nous dédouaner, si nous ne sommes pas capables de tirer les leçons de nos échecs collectifs.
Dans ce monde en perpétuelle compétition impitoyable, guidé par des intérêts égoïstes, notre pays ne pourrait tirer son épingle du jeu que, lorsqu’il sera à mesure de corriger ses erreurs avant de se projeter dans l’avenir.
Force est de reconnaître qu’après 66 ans d’indépendance , les aspirations sont loin d’être satisfaites. Le rêve caressé pendant la lutte pour l’indépendance est aussi loin d’être concrétisé.
En dépit des efforts des uns et des autres, le guinéen réclame toujours le minimum dans son pays, qui est pourtant immensément riche. L’eau, l’électricité, la santé, l’éducation, que sais-je encore ?
Cette situation critique couronnée par la pauvreté ne saurait être imputable à un seul responsable, car, la responsabilité est collective. Pour inverser la tendance, il se donner le temps dorénavant de faire le bilan global.
Chers compatriotes,
Encore que, ce 66 ème anniversaire est célébré à un moment où le pays traverse sa troisième transition. Pour beaucoup, une transition est perçue comme une phase sombre du parcours d’un pays. Alors qu’elle est la conséquence d’une gestion sombre. Parce qu’elle intervient très souvent lorsque la gestion est atrophiée.
C’est pourquoi, il est temps de voir en cette transition un tremplin pour repartir sur de nouvelles bases. Mais pour y arriver, il faut que chaque guinéen se sente responsable d’une portion du pouvoir de gestion de notre pays. Que guinéen se sente responsable de la paix. Toujours est-il que, lorsque le pays se développe, chacun en tire profit .
Par ailleurs, le pouvoir est comme l’alternance des saisons avec leurs réalités qui impactent l’écosystème. Tant qu’on a en partageant un même pays, on est condamné de vivre les mêmes réalités.
La Guinée sous la transition a besoin de l’apport de tous ses fils et toutes ses filles, pour bâtir ensemble, un avenir qui réponde favorablement à leurs aspirations profondes. D’où la nécessité, d’être à l’écoute du cri même du plus faible. C’est en cela que le détenteur du pouvoir devient l’ouvrier et le sujet devient le maître dans le pouvoir du peuple pour le peuple et par le peuple.
Vive la République de Guinée !
Paix à l’âme des martyres !
Puisse Dieu changer les mentalités des guinéens!
Bella Kamano, Acteur politique et Journaliste