Guinée : la fioriture des actions d’une junte trop pressée (Édito Djoma Médias de Mognouma)

Le feuilleton tient en haleine toute la Guinée. Depuis le dimanche 05 septembre, jour de renversement d’Alpha Condé que les thuriféraires rêvaient de voir éternellement au trône, chaque jour suffit pour les nouveaux maitres de Conakry pour en rajouter aux débats passionnants qui occupent le quotidien d’une population qui a longtemps souffert de la gestion peu orthodoxe du pays.

Loin de subodorer un quelconque bide, la grande euphorie consécutive à l’espoir de voir le pays basculer dans une nouvelle ère sans doute meilleure, au fil du temps, cède la place à un optimisme prudent.

Les communiqués annonçant des décisions majeures pullulent. La junte réussit ainsi à imposer son autorité tout en rappelant aux esprits réticents que c’est un nouvel air de gestion qui souffle sur le pays. Celui de la recevabilité et la fin du laisser-aller.

On peut donc classer dans cet ordre , le chambardement à la tête des préfectures, gouvernorats, postes de polices et de gendarmerie, la libération des détenus politiques, le démantèlement des PA, la radiation pour écart de comportements de deux militaires accusés de vol, l’interdiction faite aux établissements publics à caractère administratif ainsi qu’aux ministres du gouvernement sortant de faire, dorénavant, des opérations bancaires sur leurs comptes et l’injonction faite aux secrétaires généraux qui assurent l’intérim dans les différents ministères, de faire l’état des lieux de la gestion de ceux qu’ils remplacent à ce poste, ce conformément à un canevas concocté d’avance au haut lieu .

Ce sont là autant de décisions probablement révélatrices de la précipitation des militaires à vite épuiser un agenda. L’opération de charme en direction d’une opinion qui en avait assez de la gestion précédente et dont on veut avoir l’adhésion totale se poursuit allégrement.

Tant mieux, dirions-nous !

Il est cependant nécessaire de procéder avec discernement pour ne pas édulcorer la volonté de bien faire ou pour ne pas laisser transparaître une quelconque volonté de nuire, par des agissements pouvant être perçus comme populistes.

Mognouma Cissé