Dans une longue interview qu’il a accordée à l’hebdomadaire Jeune Afrique (JA), le président ivoirien Alassane Ouattara a condamné les coups d’Etat survenus au Mali et récemment en Guinée contre Alpha Condé.
“Je les condamne fermement, que ce soit au Mali ou en Guinée. C’est inacceptable. Tous les chefs d’État de la sous-région l’ont dit lors du sommet de la Cedeao, qui a d’ailleurs pris des sanctions”, dit le dirigeant de la Côte d’Ivoire. Non sans dire sa préoccupation et celle de ses pairs de la Cedeao par l’intégrité physique et la santé du président Alpha Condé, renversé le 5 septembre par le Groupement des forces spéciales (GFS) dirigé par le colonel Mamadi Doumbouya.
“Nous sommes préoccupés par l’intégrité physique et la santé du président Alpha Condé, et nous l’avons dit aux autorités militaires guinéennes lors de notre mission, qui était conduite par le chef de l’État ghanéen, Nana Akufo-Addo, à Conakry le 17 septembre. Le président [Mamady Doumbouya] du CNRD [Comité national du rassemblement et du développement] nous a donné des assurances à ce sujet”, dit M. Ouattara à JA.
Poursuivant, il assure qu’”il est indispensable d’accompagner les Guinéens afin de minimiser l’impact de la transition sur les populations. Il faut revenir à l’ordre constitutionnel le plus tôt possible. Cela ne doit pas nous empêcher de procéder à une autocritique de la gouvernance dans nos différents pays. Car évidemment, une mauvaise gouvernance peut amener des militaires à intervenir dans le jeu politique, ce qui n’est pas souhaitable. Ceux qui sont au pouvoir doivent mieux tenir compte de la réalité, de l’évolution de leur pays et de toutes les couches sociales, notamment de la jeunesse, ainsi que du développement équilibré de l’ensemble du territoire national”.
Petit pays de l’Afrique de l’Ouest qui a enregistré trois coups d’Etat militaires depuis son indépendance en 1958, la Guinée est depuis le 5 septembre dernier sans gouvernement.