La transition rentre dans une nouvelle phase. Les visages des nouveaux ministres sont progressivement révélés à l’opinion. Ils sont nommés au compte-goutte , laissant ainsi un gout d’inachevé. Les Guinéens désabusés par cette façon de procéder, qu’ils ont hélas connue sous le régime défunt, ont le sentiment de vivre alpha sans Alpha.
Ce système de gouvernance qui s’est incrusté et qui a donné l’argument à la junte au pouvoir d’écourter le mandat de trop de celui qui l’a perpétué , semble s’installer durablement.
On a l’impression que les nouvelles autorités veulent procéder de la même manière et prétendre avoir un résultat diffèrent . Elle doivent en effet , s’inspirer de cette sagesse d’ Albert Einstein qui précise qu’un problème créé ne peut être résolu en réfléchissant de la même manière qu’il a été créé.
C’est ainsi dire à la junte, qu’en continuant de permettre la spoliation des biens privés, la culpabilisation extrajudiciaire des citoyens au préjudice insondable pour les victimes , la volonté de mettre sous cloche certaines personnes et leur formation politique comme cela a entaché de manière très déshonorable la gouvernance passée, il devient impossible de réussir le changement ambitionné pour le pays.
En effet, les discours de bonne intention abondamment servis à l’opinion ne seront en permanence qu’une propension de foi.
La solution pour être conforme et efficace, c’est de traduire dans les actes , la promesse qui consiste à faire de la justice la boussole de la transition. A moins que cela ne soit une illusion vendue pour des fins populistes dans le but de conforter une légitimité encore fragile.
Venons-en à ces nominations. Par-dessus tout, elles inspirent confiance . Rien que par le fait de révéler des visages peu connus dont les Guinéens étaient avides, eux qui se sont torturés à subir, tout le long du règne d’Alpha Condé, le recyclage de cadres de moindre valeur. Des cadres à moralité douteuse qui en faisaient de trop dans les combines de basses mœurs et qui ont fini par disposer du grand chef d’alors. Sous réserve de voir ces derniers aussi à la tache dans un pays qui a le don de changer ses dirigeants.
Jusqu’à quand le suspens devrait durer ? les Guinéens sont impatients de connaitre les autres heureux récipiendaires du fameux sésame pour faire leur opinion sur la suite d’une transition qui, a bien d’égard , commence à faire douter.
A cet effet, Il faut alors aller vite, sans répit. Car, malgré la nomination d’un Premier Ministre, les militaires continuent de faire irruption dans le domaine relevant de celui-ci. ce gout prononcé pour des agissements qui transgressent dangereusement la séparation des rôles risque de devenir une habitude dommageable à la cohabitation.
C’est plutôt l’inaction d’un gouvernement qui est à craindre, sachant bien que celui qui doit diriger cette équipe, bien apprécié certes pour son parcours et pour son niveau d’étude insoupçonné , a été un candidat qui voulait de ce poste, et qui a tout fait pour l’avoir.
Mognouma