Fâchés, des planteurs de « cocaïne » arrêtent 180 militaires en Colombie.

L’histoire peut donner à sourire, mais le fait est réel. Même s’il sort carrément de l’ordinaire. En Colombie, des planteurs de cocaïne ont séquestré des soldats venus mettre un terme à leurs activités délictuels.

Touche pas à ma coca ! C’est semble-t-il le message que des planteurs colombiens ont voulu laisser aux soldats de l’armée régulière. Dans sa guerre contre le trafic de la drogue, la Colombie essaie de limiter les plantations de coca. Mais c’est mal connaitre les planteurs qui en font un fonds de commerce juteux. Pour démontrer aux soldats qu’ils ne sont pas enclins à laisser cette culture, ils ont agi. Comment ?

Ces planteurs téméraires ont arrêté et séquestré près de 200 soldats. Les cent quatre-vingt soldats se sont aventurés dans les plantations de coca et devaient les détruire ont eu chaud. C’était sans compter avec la détermination de planteurs courageux. Ces derniers ont encerclé des soldats armés jusqu’aux dents. Avant de les retenir pendant au moins deux jours.

Après deux jours de négociations, les soldats ont été libérés de la municipalité de Tibu dans l’est du pays. Les planteurs en question retenaient les soldats dans une école. Ils ont depuis quitté les lieux. « L’armée n’a été victime d’aucune forme de violence ou d’enlèvement », ont indiqué les cultivateurs dans un communiqué dont RFI s’est procuré une copie.

« Ils vont bien, ils sont avec leurs armes. Ils n’ont pas voulu entrer dans la confrontation et cela montre leur professionnalisme (…) mais ces pratiques ne peuvent avoir cours dans le pays », avait déclaré le chef de l’État devant la presse. « S’il n’y a pas de libération rapide, cela sera considéré comme un enlèvement par toutes les autorités », menaçait le président colombien, heureux d’un dénouement pacifique.

La Colombie reste la plaque tournante mondiale de l’exportation de la cocaïne. 1 010 tonnes de coca ont été cultivés et produites en 2020, note RFI.