Remise solennelle du Rapport des Assises Nationales, après la fête que faire ? (Souleymane Doumbouya)

Félicitations au MATD Monsieur Mory CONDÉ pour une réussite de ces Assises Nationales pour lesquelles des cassandres comme moi-même pensaient ne plus rien tirer de potables! Désormais avec ce bréviaire de la REFONDATION et du RASSEMBLEMENT, il y’a de l’espérance et matière pour réussir.

En effet, si un tiers (1/3) des quarante-cinq (45) Recommandations sont mises en œuvre, tant mieux, la Guinée commencera à sortir la tête de l’eau, in sha Allah !

Personnellement, celle relative à créer une commission nationale constituée d’historiens et de communauté des scientifiques pour réécrire l’histoire générale de la Guinée, m’a paru des plus pertinentes. Avouons-le, à lire souvent certains auteurs, ils font plus dans l’expression de leurs sentiments personnels que la transcription des faits sociaux réels ( qui seront rigoureusement soumis cette fois à des procédés plus scientifiques si chers aux chercheurs de l’équipe à désigner ). Ce qui m’amène à me réjouir d’avoir une de mes vives préoccupations largement exprimée dans une de mes Tribunes : » Guinée : un héritage mémoriel lourd, incolore et informe (sans forme)!

En effet, cette recommandation me paraît essentielle pour faciliter cette REFONDATION si chère au CNRD et au peuple. Elle est d’autant nécessaire et incontournable que récemment, une bonne partie de l’opinion publique a été stupéfaite et choquée de la réaction d’un prélat aussi adulé qui a bercé nos vies de jeunes étudiants dans ses homélies très consolantes d’alors qu’est le très respecté et vénéré Mon Cardinal Robert Sarah. À titre d’illustration, pour cet homme de Dieu, la restitution des Cases de Belle vue aux ayant-droits de Feu Ahmed Sékou Touré, n’était pas normale car pour lui, justice aurait dû être de restituer à l’Eglise (Catholique ) de Guinée car c’est elle qui en avait été expropriée par le régime du PDG RDA (qui dirigea d’une main de fer, la Guinée de 1958 – 1984) où trônait en maître absolu le titulaire. S’en est suivi une réaction aussi peu amicale de l’épouse de l’illustre disparu en la personne de notre première « First Lady », la grande Hadja André Touré sur certains médias. Deux (02) de nos plus grands citoyens, suivant des intérêts antagonistes, s’étaient durement confrontés. Voilà ce qui dénotent de la profondeur de la fracture ou déchirure sociale qui nous caractérise !

 

Il est évident que par cet acte signalé ci-dessus, se serait un effort louable, ceci, sous fond d’impartialité collective ou individuelle assurée. Cette dimension que je relevai du souci constant observé dans l’œuvre du célèbre historien, Professeur Ibrahima Baba Kake (farouche opposant au Syli ou Responsable Suprême de la Révolution ) dans son livre : « Sékou Touré, le héros et le tyran » qui serait largement pris en compte cette fois-ci .

 

Réécrire notre histoire générale, plus souvent galvaudée et travestie dans plusieurs manuels scolaires devenus classiques et enseignés à nos enfants est plus qu’un impératif. Ceci, pour donner à l’histoire de la Guinée tout son éclat, et, décliner toue la nudité propre à la vérité. Cette verite qui n’enjolive ou n’enlaidit point les faits qui sont sacrés en de les présenter comme tels et qui peuvent sous certains angles, être gênants pour certains. Mais, comme l’a dit l’autre : « L’histoire ne se fiche pas mal que vous vous rongiez les ongles » ou « nul ne peut se prévaloir de sa propre propre turpitude »!

Les générations futures ont droit à la vérité, c’est un sacerdoce auquel nul ne doit s’en soustraire car loin d’une sinécure. Le Président Colonel Mamadi DOUMBOUYA et le CNRD doivent en faire un des plus gros indicateurs de leurs propres performances !

Mes motions finales de remerciements personnels vont dans un premier temps, au couplet gagnant, synthèse de nos croyances religieuses par le parfait duo incarné par Leur Éminence, Monseigneur Vincent Koulibaly, Archevêque de Conakry et El Hadj Mamadou Saliou Camara, Imam Ratib ( ou 1er Imam) de la Grande Mosquée Fayçal de Conakry qui co-président la Commission de Réconciliation Nationale instaurée par le régime précédent, mais totalement tombée en désuétude. Je me permets ainsi, de souligner ou faire allusion à un des passages qui a retenu particulièrement mon attention dans le discours de circonstance des prélats : » La réconciliation ne s’écrit pas avec un point à la ligne mais plutôt demeure une tâche de tous les jour, où, individuellement et collectivement des actes sont à poser dans le sens de la difficile construction de l’unité nationale » fin de citation.

Quand c’est bon, c’est bon! Sans complexe et complaisance, nous devons le reconnaître !

En deuxio, ma motion de congratulation va à la Commission d’Organisation de la cérémonie de remise solennelle du Rapport des Assises Nationales, sous le thème : vérité et pardon. Et particulièrement, une mention spéciale à l’endroit de la Direction Communication et Information (DCI) de la Présidence de la République qui en a fait un événementiel époustouflant ayant suffisamment egayé nos esprits, nous, témoins de l’histoire ou invités. Bravo! au DCI Moussa Moïse Sylla pour l’affirmation de votre maestria par ce concept très innovant de « Guinea Branding » et aussi, d’avoir laissé les micros de la RTG immortaliser l’événement pour ses propres archives.

Par ailleurs, pour cette dernière question, et, de ce qui est perçue par beaucoup dont moi-même, comme difficile cohabitation d’avec la RTG qui dans un souci constant de droit d’auteur ou de droit de propriété intellectuelle peu importe, veut s’assumer elle-même. Surtout, le jour où ne sera plus là (qui est dans l’ordre naturel des choses ) cette DCI très bien équipée et pétrie de talents tous secteurs confondus. Qu’à cela ne tienne, qu’ils soient gardés en vue ses futurs rapports vis-à-vis de tiers devant lesquels, il faudra prouver un jour sans fioritures ou sans gènes, des droits à la reverser de plein droit à l’institution étatique habilitée qu’elle est.

Enfin, espérons qu’au delà de la richesse du document produit ( Rapport Final des Assises Nationales ) et de cette belle cérémonie très festive, digne d’une investiture présidentielle aux USA avec la mobilisation du gotha du monde culturel tant en nombre qu’en qualité. De cette cérémonie ponctuée de beaux discours livrés, il doit nécessairement s’en suivrent l’application stricto sensu des quarante-cinq (45) Recommandations. Indéniablement, elles devront non seulement favoriser la réalisation de la Valeur REFONDATION si chère au CNRD et au peuple, mais, aussi, contribuer à consolider les bases d’une unité nationale, encore très fragile et difficile à construire. Cette préoccupation valablement prise en compte au sein des cinq (05) axes stratégiques du CNRD en le RASSEMBLEMENT.

La Transition ne finira pas avec le passage à témoin entre le Président Colonel Mamadi DOUMBOUYA et son eventuel successeur (qui viendra certes des urnes) loin s’en faut, celui-ci doit garder à l’esprit, qu’il doit non seulement garder cette dynamique enclenchée par la tenue contre vents et marées de cette trajectoire désormais tracée dans le marbre pour ce commun destin, car, fruit d’une aspiration collective d’un futur désiré !

Puisse Dieu guider et éclairer nos pas ! Amen!

 

Souleymane DOUMBOUYA

 

Consultant Socioéconomique