La transition militaire en Guinée suscite assez d’enthousiasme au sein de la classe politique; à telles enseignes que certains acteurs politiques guinéens assimilent la junte à une mouvance. Et cette assimilation est tellement réelle que, tout acteur politique qui nage à contre-courant est considéré être un soutien à la junte. Or, en réalité il n’y a qu’une seule classe politique avec deux perceptions différentes de la transition.
Il y’a une première perception qui opte pour une transition apaisée et réussie quelque soit les erreurs de parcours de la junte et le temps qui lui serait accordé. C’est pourquoi, cette perception exige des actes et propos mesurés, face à une junte qui a affiché sa ferme volonté de laisser aux prochains dirigeants une Guinée débarrassée de quelques tares les plus corrosives(les détournements, la corruption, l’affairisme, etc.).
Il y’a une seconde perception qui voit en la junte une menace, voire un barrage au déroulement des agendas pour satisfaire des ambitions politiques. Au-delà, cette perception soupçonne même la junte de vouloir confisquer le pouvoir, raison pour laquelle elle a mis en place des structures et appliqué littéralement des mesures juridiques. Il ne faut donc pas, permettre à la junte militaire d’avoir sommeil, à priori ,de dormir sur ses lauriers.
Face à ces deux perceptions différentes de la transition en cours d’une même classe politique , il y’a lieu de retenir définitivement qu’attendant, c’est la junte qui est à la commande qui en sort gagnante. Cependant, la durée de vie de cette victoire ne dépassera pas la fin de la différence des deux perceptions de la classe politique. Mais, force est de reconnaître aussi que, la divergence des intérêts des deux perceptions ne facilitera pas aussitôt la fin de la différence. Attendons de voir !
Bella KAMANO