Pourquoi les ministres guinéens voyagent-ils à l’étranger malgré l’interdiction de la Cedeao ?

Le ministre de l’Economie et des Finances Moussa Cissé est présentement en Egypte, la ministre du Plan et de la Coopération  Rose Pola Pricemou est à Doha pour le sommet des Pays les Moins Avancés, les ministres de la pêche Charlotte Daffé et de la Promotion Féminine Aicha Nanette Conté ont pris un vol d’Air France avant-hier,  le ministre des Affaires Etrangères est allé deux fois en Tunisie la semaine dernière, le ministre des Télécommunications Ousmane Gaoual Diallo est rentré d’Europe, il y’a trois jours et le ministre de la Justice Charles Wright était aux USA la semaine dernière. Et pourtant, les chefs d’Etat de la Cedeao avaient décidé le 18 février 2023 à Addis-Abeba lors d’un sommet extraordinaire de l’organisation sous régionale  d’interdire de voyage tous les ministres guinéens.

Le gouvernement guinéen cherche-t-il à narguer les autorités de la Cedeao en violant cette interdiction de voyage ? La question a été posée par Guinéenews au ministre, porte-parole du gouvernement guinéen Ousmane Gaoual Diallo. Il a répondu évasivement : « Non, nous ne sommes pas en conflit avec qui que ce soit. Et je ne pense pas  que cela soit l’accord politique, il est important de dépassionner ce type de relation. Nous, nous travaillons pour que l’ordre constitutionnel revienne dans notre pays ».

Selon nos informations, si les ministres vont partout dans le monde, ils évitent systématiquement de se rendre dans les pays de la Cedeao. Hormis, les pays qui ont subi la même sanction comme le Mali et le Burkina Faso et les missions de bons offices du ministre des Affaires Etrangères, les membres du gouvernement guinéen ne vont pas dans des capitales comme Dakar, Abidjan, Accra et surtout Bissau d’un certain Umar Sissoko Embalo.

Dans tous les cas, l’Union Européenne n’applique pas la mesure d’interdiction de voyage des ministres guinéens décidée par la Cedeao. Et lorsque la  délégation de l’Union Européenne à Conakry a été interrogée par notre rédaction, elle a justifié par le fait qu’ « il n’existe pas de mécanisme de transposition des sanctions de la Cedeao à l’Union Européenne ».

En attendant, les ministres voyagent tant et si bien que le Président de la transition, himself, était monté au créneau en conseil des ministres le 9 février dernier contre « la multiplication de voyages inopportuns à l’étranger » de ses ministres.