Fodé Oussou de l’UFDG donne sa position par rapport au dialogue annoncé par Alpha Condé.

 Dans une interview accordée au site d’information Vision Guinée, le vice-président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) Fodé Oussou pose des conditions préalables à tout dialogue avec le pouvoir en place. Entretien !
VisionGuinee : Le président Alpha Condé vient d’annoncer un dialogue pour aller à une présidentielle inclusive. Vous en tant que responsable politique de haut niveau dans l’opposition, comment avez-vous accueilli cet appel ?
Fodé Oussou Fofana : Ecoutez, il y a des questions qui relèvent du domaine du FNDC. Nous avons mené notre combat au sein de ce mouvement qui regroupe la société civile et des partis politiques de l’opposition. Il n’est pas facile de se prononcer sur un sujet qui n’existe pas. Quand on veut un dialogue, on s’adresse aux acteurs concernés. Ce n’est pas dans un discours qu’il faut appeler les acteurs à un dialogue. Pour nous, il n’y a pas eu un appel au dialogue.
Si le président de la République vous conviait officiellement à un dialogue, accepterez-vous sa main tendue ?
Les partis politiques sont des entités qui se battent pour aller à des élections. Le FNDC n’est pas un parti politique, mais c’est en son sein que nous menons le combat pour la sauvegarde des acquis démocratiques. Je ne vois pas comment un leader ou membre d’un parti politique peut se prononcer sur un sujet qui n’existe pas. Pour moi, le sujet relatif au dialogue n’existe pas. Ce n’est pas à la suite d’une phrase d’un discours qu’on va se prononcer. Quand le sujet sera posé, les partis politiques vont se retrouver pour discuter afin de définir une position. En attendant, l’UFDG ne se prononce sur un sujet qui n’existe pas.
Que doivent faire les autorités gouvernementales pour amener les acteurs politiques que vous êtes autour de la table ? 
Honnêtement, quand un gouvernement veut dialoguer, il y a des démarches à faire. Quand ces dernières sont faites, nous prendrons acte de la volonté du gouvernement d’ouvrir un dialogue. Le FNDC et les partis politiques se retrouveront et répondront de la  manière la plus appropriée.
A vous entendre, vous posez des conditions préalables à l’ouverture d’un dialogue avec le pouvoir…
Oui, nous avons des questions qui n’ont pas été réglées d’abord. Les chefs de quartier ne sont pas installés. Lors des élections locales du 4 février 2018, l’UFDG a eu 75 quartiers à Conakry. Deuxièmement, il y a la question du fichier électoral. Une assemblée nationale a été mise en place avec  en son sein des partis politiques qui n’ont même eu pas 100 voix. Pourtant, pour avoir un député, il faut avoir 35.000 voix. Mais les gens ont été désignés pour siéger à l’hémicycle. Enfin, il y a la constitution que nous ne reconnaissons pas. Donc il y a des problèmes qui ne sont pas résolus. Il faut qu’ils le soient avant de discuter de quoi que ce soit.
Avant la satisfaction de ces points, le dialogue est exclu avec le pouvoir en place ?
Encore une fois, quand la question sera posée, une décision commune sera prise. Pour l’heure, on se demande sur la base de quelle constitution sommes-nous gouvernés. Est-ce celle du 7 mai 2010 ou celle qui a été falsifiée ? Ça, c’est un autre problème. Si les autorités tiennent à l’apaisement, nos préalables doivent être réglés.
Vision Guinée