C’est au stade de Gitega que le nouveau président burundais a prêté serment à la mi-journée, conformément à l’article 107 de la Constitution, debout, le drapeau national et celui de l’unité nationale dans la main gauche, la droite levée. Le dixième président du Burundi entame ce jeudi 18 juin un mandat de sept ans.
Le président élu, vêtu d’un costume noir, est entré dans le stade, entouré de sa garde présidentielle. « Devant Dieu le tout-Puissant, devant le peuple burundais, seul détenteur de la souveraineté nationale, moi Évariste Ndayishimiye, président de la République du Burundi, je jure fidélité à la Charte de l’Unité nationale, à la Constitution de la République du Burundi, et à la loi », a déclaré le chef de l’État en prêtant serment dans le stade Ingoma de Gitega, la capitale administrative du pays, précédé par les tambours du Burundi. Le stade était archicomble, rempli petit à petit depuis le matin par des milliers de Burundais.
Cette cérémonie s’est tenue dans un contexte particulier en raison de la situation sanitaire liée à l’épidémie de nouveau coronavirus, qui a empêché tout chef d’État étranger d’y assister. Les autorités avaient demandé au public de se présenter assez tôt pour se plier aux mesures sanitaires mises en place, comme le lavage des mains et la prise de température. Mais la distance de sécurité, fixée à 70 cm entre les personnes, était loin d’être respectée. Et à part quelques officiels, dont les représentants des 19 provinces du Burundi, quasiment personne ne portait de masque. Évariste Ndayishimiye lui-même avait le visage découvert.
La cérémonie avait débuté par les prières des représentants des églises catholique, anglicane et musulmane au Burundi. Et lorsqu’est venue pour le président l’heure d’aller prêter serment, il a d’abord commencé par s’avancer dans le stade, et c’est la première fois que cela arrive, il s’est agenouillé sur le tapis rouge. Plusieurs dignitaires des églises catholique, évangéliste et musulmane du Burundi se sont placés autour de lui et l’un d’eux, monseigneur Simon Ntamwana, évêque de l’église catholique, a prié pour lui. Ce n’est pas anodin, car Mgr Simon Ntamwana est considéré comme une des figures qui s’était opposée au troisième mandat du président Pierre Nkurunziza. Il a demandé à Dieu de donner au nouveau président du Burundi la force de ramener la paix dans le pays, de ramener les réfugiés et les intellectuels du Burundi en exil, et de faire respecter les droits de l’homme ou encore mettre fin à l’isolement du pays avec la communauté internationale.
Élu à la présidentielle du 20 mai, il devait initialement prendre ses fonctions le 20 août, à la fin du mandat de Pierre Nkurunziza. Le décès subit de ce dernier le 8 juin, à l’âge de 55 ans après 15 années au pouvoir, officiellement d’un arrêt cardiaque, a changé la donne.
RFI