La Commission électorale a annoncé samedi 16 janvier, lors d’une conférence de presse, la victoire du président sortant, Yoweri Museveni, qui se dirige vers un 6ème mandat à la tête de l’Ouganda alors que son principal adversaire, Bobi Wine, avait dénoncé fraudes et violences.
Yoweri Museveni remporterait 5,85 millions de votes soit 58,6 % des voix contre 34,8 % en faveur de Bobi Wine.
Les élections se sont déroulées à l’issue d’une campagne particulièrement violente, marquée par le harcèlement et les arrestations de membres de l’opposition, des agressions contre les médias et la mort d’au moins 54 personnes dans des émeutes après une énième arrestation de Bobi Wine, dont la campagne a été largement entravée au nom des restrictions anti-Covid.
Avant même la proclamation officielle des résultats, Bobi Wine principal opposant, avait dénoncé des fraudes massives – telles que des bourrages d’urnes, des bulletins préremplis, des électeurs n’ayant reçu des bulletins que pour les législatives ou des agressions contre les observateurs de son parti, parfois chassés des bureaux de vote.
Vendredi, il a dénoncé les premiers résultats partiels de la présidentielle : « cCe qui est annoncé est une mascarade complète, nous les rejetons ».
35 ans de Museveni
« Nous avons certainement remporté l’élection et nous l’avons largement remportée », a affirmé à la presse l’ancienne star de ragga, 38 ans et aux origines modestes, très populaire au sein de la jeunesse urbaine ougandaise.
Le scrutin a fait l’objet du « pire trucage jamais connu » en Ouganda, a-t-il assuré, promettant de fournir des preuves vidéos une fois l’accès à internet rétabli.
Le président de la Commission électorale Simon Mugenyi Byabakama a rejeté ces accusations de fraude, et demandé à Bobi Wine de « démontrer au pays de quelle manière (…) les résultats sont truqués ».
Yoweri Museveni dirige l’Ouganda depuis qu’il a pris le pouvoir à la tête d’un mouvement rebelle en 1986.
D’abord applaudi comme un leader moderne après les horreurs des régimes d’Idi Amin Dada et Milton Obote, il s’est progressivement mué en président autoritaire, écrasant toute opposition.
Son parti hégémonique, le Mouvement de Résistance nationale, a modifié deux fois la Constitution pour lui permettre de rester au pouvoir. En Afrique, seuls Teodoro Obiang Nguema en Guinée équatoriale et Paul Biya au Cameroun ont passé plus de temps au pouvoir sans interruption.
Les trois quarts des 44 millions d’Ougandais ont moins de 30 ans et n’ont pas connu d’autre président que lui.
France 24