Encore au Nigeria, « des centaines » d’élèves enlevés par des hommes armés.

Des centaines d’élèves d’un pensionnat situé dans le nord du Nigeria ont été enlevés mardi soir tandis qu’au moins un étudiant a été abattu, selon un responsable local. Le président Buhari a ordonné mercredi une opération de sauvetage.

Des hommes armés ont envahi, mardi 16 février dans la soirée, un pensionnat situé dans l’État du Niger, dans le nord du Nigeria, où ils ont enlevé « des centaines d’élèves » et plusieurs professeurs, ont affirmé à l’AFP un responsable local et une source sécuritaire.

Le président nigérian, Muhammadu Buhari, a condamné mercredi l’enlèvement des élèves et ordonné une opération de sauvetage, selon un communiqué, qui ajoute que le nombre d’élèves et de membres du personnel enlevés reste indéterminé.

« Des bandits sont entrés dans le collège gouvernemental de Kagara la nuit dernière et ont enlevé des centaines d’élèves et leurs professeurs », a déclaré un responsable local de la zone, qui a demandé à rester anonyme.

« Un des membres du personnel et certains élèves ont réussi à s’échapper. Le personnel a confirmé qu’un étudiant avait été abattu » lors de l’attaque, a ajouté ce responsable.

Cet établissement d’enseignement secondaire compte environ 1 000 élèves, mais on ne connaît pas pour l’heure le nombre exact d’adolescents enlevés.

Ce rapt massif intervient deux mois après l’enlèvement de 344 adolescents dans un pensionnat de l’État voisin de Katsina par des groupes criminels. Après négociations avec les autorités, les élèves avaient été libérés une semaine plus tard.

Quelque 8 000 personnes tuées depuis 2011

Depuis près de dix ans, le nord-ouest et le centre du Nigeria sont en proie aux violences de groupes criminels qualifiés localement de « bandits », qui multiplient les enlèvements contre rançon et les vols de bétail.

Les habitants ont mis sur pied des groupes d’autodéfense pour se protéger, sans parvenir toutefois à mettre un terme aux violences, qui ont causé la mort de quelque 8 000 personnes depuis 2011.

Ces bandes criminelles sont motivées par l’appât du gain, mais certaines ont tissé des liens forts avec les groupes jihadistes présents dans le Nord-Est. Notamment celles qui avaient kidnappé les 344 élèves à Kankara en décembre.

Ces groupes armés avaient agi pour le compte du groupe jihadiste Boko Haram, qui avait revendiqué le rapt dans une vidéo, mais dont le bastion se trouve à des centaines de kilomètres, dans le nord-est du Nigeria.

Les adolescents de Kankara avaient été libérés après une semaine de captivité à la suite de négociations entre ces gangs et les gouvernements de Katsina et Zamfara.

Le 9 février, le responsable de ce rapt, un chef de groupe armé appelé Awwalun Daudawa, s’est rendu aux autorités en échange d’un accord d’amnistie.

Avec AFP