La Journée internationale de la langue maternelle fut proclamée par l’UNESCO le 21 février 2000, et est célébrée à cette même date chaque année dans les États membres et au siège de l’UNESCO afin de promouvoir la diversité, linguistique, culturelle et le multilinguisme. Cette date commémore les revendications au Bengladesh pour les droits linguistiques de ce peuple pour leur langue, le Bengali.
À cette heureuse occasion, l’académie centrale N’ko rappelle que l’objectif de tous les promoteurs des langues nationales, notamment les utilisateurs des graphies locales comme l’alphabet N’ko est d’intégrer les langues maternelles dans le système éducatif pour bâtir une société de savoir.
Ainsi, des recherches psychopédagogiques ont prouvé que la maîtrise des connaissances instrumentales (lecture, écriture, calcul) dans la langue maternelle de l’enfant favorise la maîtrise d’autres langues secondes. C’est pourquoi, l’académie centrale N’ko réitère au gouvernement qu’elle est un partenaire technique disponible dans l’atteinte des objectifs de développement durable dans le secteur éducatif pour l’accès à l’éducation pour tous quelque soit la langue. Pour lier la parole à la pratique, elle a entamé la traduction des manuels scolaires de l’Afrique de l’ouest.
Par ailleurs, l’académie centrale N’ko informe l’opinion nationale et internationale, qu’elle a mise en ligne des applications, des tutoriels afin d’apprendre l’écriture N’ko : N’ko débutants, N’ko phonétique, Dictionnaire bilingue N’ko- français. En l’espace de Neuf mois, chacune de ces applications sont téléchargées par plus de deux millions de personnes. Ce qui dénote une convoitise inédite de cette écriture.
Dans le secteur numérique, l’Académie soutient les efforts des promoteurs du projet Wikipedia en N’ko (N’KO Wikipedeku) et invite chaque utilisateur de l’alphabet N’ko sur internet de contribuer au moins à hauteur d’un article dans la semaine allant du 21 février au 28 février 2021 pour booster la version N’ko de l’encyclopédie numérique à la suite de la journée de la langue maternelle.
Sur les réseaux sociaux, l’Académie s’associe aux efforts de l’ABLOGUI (Association des Bloggers de Guinée) pour son #ChallengeLanguesMaternelles afin de célébrer cette fête linguistique.
Dans les perspectives, afin de dimunier les inégalités sociales dans l’accès de certains handicapés au N’ko, l’Académie travaille sur la validation du N’ko Braï pour les aveugles et les malvoyants ainsi que sur l’alphabet dactylologique N’ko pour les muets grâce aux concours d’un partenaire étranger.
Nous ne pouvons passer sous silence les efforts méritoires des écrivains N’ko pour cette période de confinement qui a été marquée par une grande production de livre N’ko.
Environ 38 000 livres N’ko pésant 10 tonnes ont été débarqués au port de Conakry ce mois de février. Quelle fierté culturelle.
Enfin, l’académie lance un appel au peuple de Guinée et à son gouvernement d’accorder de l’importance aux langues maternelles dans tous les secteurs de la vie y compris dans l’éducation primaire où sa réintégration ne fait que tarder. L’application nécessaire d’un alinéa de l’article premier de notre constitution qui stipule “l’Etat assure la promotion des cultures et des langues du peuple de Guinée” qui est toujours resté au stade de vœux pieux.
Vivent nos langues maternelles pour une éducation inclusive accéssible à tous.
Conakry, 21 février 2021
L’Académie Centrale N’KO