Dénonçant une tentative de coup d’État militaire, le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, a annoncé, jeudi sur Facebook, le limogeage de son chef d’état-major. Des événements qui interviennent dans un contexte de dégradation de la situation politique, les opposants au Premier ministre accentuant leur pression afin d’obtenir son départ.
Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a dénoncé, jeudi 25 février, une tentative de coup d’État militaire et limogé son chef d’état-major, après que le commandement de l’armée a réclamé la démission de son gouvernement.
« Je considère que la déclaration de l’état-major est une tentative de coup d’État militaire. J’invite tous nos partisans à se rassembler place de la République » à Erevan, a-t-il écrit sur sa page Facebook. Nikol Pachinian a ensuite annoncé le limogeage du général Onik Gasparian, à la tête de l’état-major.
Premier ministre a pris jeudi la tête d’une marche de ses partisans dans Erevan. « La situation est tendue mais tout le monde est d’accord qu’il ne doit pas y avoir d’affrontements (…) la situation est gérable », a-t-il dit, s’exprimant par mégaphone et marchant avec des centaines de partisans dans les rues de la capitale.
Le principal parti d’opposition a de son côté appelé Nikol Pachinian à saisir sa « dernière chance » pour un départ du pouvoir sans violences et éviter « une guerre civile ».
« Nous appelons Nikol Pachinian à ne pas mener le pays vers la guerre civile et une effusion de sang. Pachinian a une dernière chance de partir sans qu’il n’y ait de troubles », a jugé le parti Arménie Prospère.
Sous pression depuis la défaite militaire face à l’Azerbaïdjan
La veille, Nikol Pachinian avait limogé un adjoint du général Gasparian, ce qui a conduit l’état-major à réclamer sa démission, jugeant que le Premier ministre « n’est plus en mesure de prendre les décisions qui s’imposent ».
Le Premier ministre arménien est sous la pression de l’opposition qui réclame sa démission depuis la défaite militaire de l’Arménie face à l’Azerbaïdjan à l’automne 2020 dans le conflit du Haut-Karabakh.
À l’époque, confrontée au risque d’une débâcle, l’armée avait demandé au chef du gouvernement d’accepter les conditions d’un cessez-le-feu négocié par le président russe Vladimir Poutine et qui impliquaient d’importantes pertes territoriales pour l’Arménie.
Erevan contrôle de facto encore, grâce à la présence de séparatistes arméniens, l’essentiel de la région azerbaïdjanaises du Haut-Karabakh.
Mais l’Arménie a perdu lors d’un conflit de 2020 la ville symbole de Choucha, ainsi qu’un glacis de régions azerbaïdjanaises entourant le Karabakh. Cette défaite a été vécue comme une humiliation nationale.
Jeudi, le Kremlin s’est dit préoccupé par la situation en Arménie, alliée traditionnelle de la Russie. « Nous suivons la situation en Arménie avec préoccupation (…) et bien entendu nous appelons tout le monde au calme », a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
Avec AFP