Liberté de la presse et Aboubacar Sylla : et si on parlait des vrais pionniers….

A l’instar du reste de l’humanité, notre pays, la Guinée a célébré ce lundi 03 mai, la journée internationale de la liberté de la presse.

Ici et ailleurs, partout à travers le monde, l’occasion des célébrations de la journée a été mise à profit pour revisiter l’histoire, jauger le présent et se projeter dans l’avenir de la liberté de la presse, substrat de la démocratie, de l’Etat de droit et de la promotion des droits humains.

Chez nous, en évoquant le passé de la presse guinéenne libre, il n’est pas possible de dissocier de ce registre, des acteurs historiques qui ont joué des rôles essentiels pour l’avènement et la consolidation de ce grand pilier du gouvernement du peuple.

Au nombre de ces pionniers de la liberté de la presse, dont les œuvres historiques nous ont conduit jusqu’ici aujourd’hui, même s’il y a encore du chemin à faire et qu’il convient de saluer à juste titre, Aboubacar Sylla, avec bien d’autres acteurs, occupe le peloton de tête.

Dans l’éphéméride des réalisations qui permirent de construire laborieusement au fil des ans, l’édifice de la presse guinéenne libre, on peut noter çà et là, quelques faits, sans avoir la prétention d’être exhaustif, des efforts cruciaux de l’actuel Ministre d’Etat, Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Aboubacar Sylla.

Ainsi, au commencement, il eut d’abord, les journées nationales de concertation sur la presse, auxquelles prit part, feu Siradio Diallo, alors Journaliste à Jeune Afrique, qui aboutirent à l’avènement de la presse écrite en 1992.

Ensuite, ce fut l’avènement des journaux L’Indépendant/Le Démocrate qui firent aux origines de la promotion de la démocratie, du multipartisme et de la liberté d’expression. Véritable école de journalisme, la rédaction des journaux a enregistré le passage de personnalités comme Tibou Kamara (actuel Ministre d’Etat, Ministre Conseiller Personnel du Chef de l’Etat), Jean-Raymond Soumah (sancien Président du Conseil National de la Communication), Sékouba Savané » (actuel Directeur Général de la RTG Koloma), Aladji Cellou Camara (Actuel DIRPA), Moussa Cissé (actuel Directeur du Bureau de presse de la Présidence de la République) et tant d’autres…

A sa suite, succéda la libéralisation des ondes en Guinée qui connut la signature des agréments des premières radios privées guinéennes (Nostalgie Guinée, Liberté FM, Soleil FM) qui libérèrent puis promurent l’expression libre des opinions notamment politiques.

Interviendra après, la signature des conventions d’établissement de radios internationales (BBC et RFI) ainsi que leur émission en bande FM. Puis se posa l’œuvre herculéenne de déménagement de la RTG Boulbinet à la RTG Koloma qui nourrit pendant plus de trois ans, le scepticisme de plus d’un, qui avait conclu à l’impossibilité de réalisation de l’ouvrage mais qui fut rendu possible, en deux mois sans aucun copeck de l’État.

Que dire de la réforme et de la modernisation du Journal Horoya, grâce auxquelles, le journal ne fit plus d’invendu et s’imposa, comme premier journal guinéen.

Un peu plus tard, interviendra la grande révolution de la RTG Koloma qui permit la montée du média sur le bouquet Canal, son émission 24h/24 et la couverture (Télévision et radio) de l’intégralité du territoire national, sans compter le recrutement de plusieurs centaines de jeunes stagiaires qui avaient travaillé durant de longues années sans embauche.

D’ailleurs, en parlant de couverture du territoire, ce taux aujourd’hui se situe à 50℅, comme le Ministre de l’Information et de la Communication l’a signifié récemment dans l’opinion.

Et tout cela, grâce à l’engagement d’un homme, d’un patriote, Aboubacar Sylla qui, chaque fois, est allé au-devant des situations, tantôt comme Secrétaire Général, tantôt comme Ministre ou tantôt comme fondateur de médias, pour affronter les défis, mener les luttes et remporter des victoires, toutes ces victoires pour son pays, pour une presse véritablement libre et pour la démocratie.

Ces quelques vérités historiques, témoignent sans ambages de la contribution patriotique de l’homme à l’avènement puis, à la consolidation de la liberté de la presse dans notre pays.

Aujourd’hui, à l’occasion de ces célébrations, les vrais pionniers de la presse guinéenne libre, méritent que soient magnifiés dans l’opinion et contés aux générations de maintenant et de demain, les sacrifices qu’ils ont consentis.

Au-delà des lacunes et des fractures dans la mémoire collective sur ce pan de notre passé, qui discriminent actuellement certains acteurs clés dans la présentation de ce long périple, l’histoire elle, juge infaillible et témoin incorruptible, saura révéler, partout et toujours, les vrais pionniers de ce processus.

La presse guinéenne libre, quel long et ardu périple !  Elle sera chaque fois, une lutte de toutes les générations et de tous les jours. A ces premières heures jusqu’à aujourd’hui, pour sa génération et pour la Guinée et les Guinéens, Aboubacar Sylla aura été de tous les combats.

Les célébrations de la liberté de la presse révèlent aujourd’hui, une vérité implacable, la presse elle-même, ignore où feigne d’ignorer, sa propre histoire, ses propres héros, ses propres martyrs.

La génération actuelle de journalistes aura beaucoup à gagner en revisitant les vraies archives et en faisant un pèlerinage aux sources authentiques de la presse guinéenne. Aujourd’hui, son présent et son devenir en dépendent !

Bangaly KEITA