La France devrait connaître une quatrième vague de contaminations au Covid-19 en raison de la propagation du variant Delta mais elle sera plus « nuancée » que les trois premières en raison du développement de la vaccination, a estimé mercredi Jean-François Delfraissy, le président du Conseil scientifique.
Elle semble inévitable mais devrait être moins haute que les trois premières. Le Pr Jean-François Delfraissy s’attend à une « quatrième vague » épidémique de Covid-19 à la rentrée, mais qui sera « beaucoup plus nuancée que les trois » précédentes, en raison du niveau de vaccination de la population, a estimé mercredi 30 juin le président du Conseil scientifique.
« Je crois qu’on aura une quatrième vague mais qu’elle va être beaucoup plus nuancée que les trois premières, car il y a un niveau de vaccination qui n’est pas du tout le même », a déclaré Jean-François Delfraissy sur France Inter, qualifiant de « faussement rassurants » les récents bons chiffres sur l’incidence du virus, à cause de la présence du variant Delta, extrêmement contagieux.
Or le vaccin est efficace « quand on a eu deux injections » (pour les vaccins qui nécessitent deux injections) et il ne l’est pas « quand on a eu une seule injection », souligne-t-il. « D’où le message : il faut se faire vacciner » et « avoir eu ses deux injections pour la rentrée ».
« On doit se souvenir de ce qui s’est passé durant l’été de l’an dernier. On était à des chiffres à peu près comparables fin juin 2020 et on a vu arriver la deuxième vague en septembre. Et là-dessus arrive ce variant Delta qui a un niveau de transmission qui est nettement plus élevé », a-t-il décrypté, appelant à être « réalistes et conscients ».
Interrogé sur la pertinence d’une troisième dose pour les personnes les plus fragiles ou les plus âgées, Jean-François Delfraissy a indiqué qu’on n’avait « pas encore de données scientifiques extrêmement solides là-dessus ».
Mais « le fond de ma pensée, c’est qu’il faudra une troisième dose pour stimuler un système immunitaire qui est un peu défaillant quand on a un certain âge, pour les personnes au-dessus de 60 ou 70 ans », a-t-il dit. « Une troisième dose sera probablement envisagée à partir de l’automne », selon lui.
Le professeur a par ailleurs indiqué avoir « changé d’avis » sur la question de l’obligation de vaccination pour les soignants. « J’étais contre l’obligation mais il me semble que maintenant, on a atteint le niveau où on va devoir envisager une obligation. À mes yeux, beaucoup se joue dès maintenant », a déclaré l’immunologiste.
Mardi, le ministre de la Santé, Olivier Véran, avait indiqué que le variant Delta représentait désormais 20 % des contaminations en France.
Avec Reuters et AFP