Ce lundi, 16 avril 2021 des journalistes sont descendus dans les rues de la commune de Kaloum pour réclamer la levée des restrictions du site d’informations « Guinéematin ». Cette manifestation qui était annoncée pacifique a finalement tourné aux arrestations par la police de plusieurs journalistes.
Pour le président du parti rassemblement national pour le progrès de Guinée (RNPG), c’est un acte qui risque de provoquer une rupture entre pouvoir et presse qui aura des conséquences graves.
« D’abord, c’est avec beaucoup de peine que j’en parle. D’autant plus que je suis journaliste avant d’être politique. Nous sommes à moment où, autant le pouvoir a besoin de la presse autant la presse a aussi besoin du pouvoir pour accomplir sa mission, qui est celle d’informer les populations.
Qu’il soit acté ou pas, cette transition ne pourra faire adhérer à sa cause les guinéens que, par le canal des outils classiques de communication animés par les journalistes.
Les arrestations des journalistes sont les conséquences du dysfonctionnement de la mairie de Kaloum qui devait notifier aux journalistes la trêve sur les manifestations pendant cette transition. Du moment où la mairie n’a pas joué son rôle, la police devrait encadrer simplement ou à la limite disperser les manifestants.
Mais ses arrestations risquent de provoquer une rupture qui risque d’impacter gravement la transition. Car,nous risquons d’assister à une presse dans la position d’une opposition où l’opposition politique est presque inexistante, il n’en fallait pas, conclut-il ».
Le président du RNPG, Bella Kamano pense également que la Haute autorité de la communication devrait empêcher que que les journalistes descendent dans la rue pour une revendication qui relève de ses compétences.
« Je pense que la HAC devrait se mettre en branle en exploitant tous les mécanismes dont le législateur lui a doté en vue d’épuiser toutes les voix de recours. C’est seulement de cette manière que la HAC aurait pu empêcher les journalistes de prendre la rue. Parce qu’elle est seule habilitée à écrire pour exiger la levée des restrictions sur la base des lois portant création, organisation et fonctionnement de la HAC, liberté de la presse, accès à l’information publique et cybercriminalité en Guinée. Et informer l’opinion publique des résultats de ses démarches. Mais son mutisme est à culpabiliser. La transition a une HAC qui est totalement en déphasage de sa mission.
Pendant ce temps elle utilise un budget qui s’élève en milliards, juste pour payer le salaire et le carburant des commissaires dont la composition a été vivement dénoncée par les professionnels. Alors que les journalistes ont besoin de formation, d’être protégés et défendus quotidiennement. Que dire des entreprises de presse qui cherchent l’énergie pour tirer la queue du diable et les employés qui ploient sous le poids de la précarité?En vérité la HAC est aujourd’hui une momie et anomalie institutionnelle, qualifie cet acteur politique ».