Une villa de “très haut standing”, un chèque d’environ 500.000 euros, un salaire à vie: voici les principaux avantages dont le président sortant burundais Pierre Nkurunziza devrait bénéficier à son départ annoncé de la présidence en mai 2020.
Une loi adoptée mardi, dont l’AFP a pris connaissance mercredi, prévoit que dès la fin de son mandat, un président qui a été élu au suffrage universel bénéficie notamment d’une “villa de très haut standing construite sur les fonds publics dans la localité de son choix dans les 5 ans, ainsi que d’une allocation unique de 1 milliard de Fbu” (près de 500.000 euros).
Le projet de loi, adopté par 98 voix pour et 2 voix contre, fait la distinction entre les anciens chefs d’Etat élus au suffrage universel, – en l’occurrence le seul Pierre Nkurunziza -, et ceux issus de “convention ou d’accord (de paix)” tels que Sylvestre Ntibantunganya (1994-1996) et Domitien Ndayizeye (2003-2005).
Le projet de loi exclut de son champ d’application les présidents qui seraient arrivés au pouvoir par un coup d’Etat, comme Pierre Buyoya (1987-1993, 1996-2003).
Outre la villa et l’allocation d’environ 500.000 euros, l’ex-président élu au suffrage universel doit recevoir les mêmes traitements que le vice-président de la République en exercice durant les sept premières années qui suivent la fin de son mandat. Il bénéficie ensuite et pour le reste de sa vie d’une indemnité égale aux émoluments d’un député.
Le projet de loi prévoit par ailleurs que sur le plan judiciaire, “les dispositions qui protègent l’honneur, la dignité et l’intégrité physique du chef de l’Etat s’appliquent à l’ancien chef de l’Etat” et la Cour suprême demeure compétente le concernant.
Au pouvoir depuis 2005, le président burundais, 55 ans, a surpris les observateurs en assurant en juin 2018 qu’il ne se présenterait pas à sa propre succession le 20 mai 2020, alors que la nouvelle Constitution de 2018 le lui permet.
Depuis, le président multiplie les adieux lors de cérémonies officielles, comme fin décembre devant les corps de défense du pays. Mais d’aucuns dans le pays, notamment dans les rangs de l’opposition, ont émis des doutes quant à ses véritables intentions.
L’annonce en avril 2015 de sa candidature à un troisième mandat controversé avait plongé son pays dans une grave crise politique émaillée de violence qui ont fait 1.200 morts et déplacé plus de 400.000 personnes entre avril 2015 et mai 2015, selon les estimations de la Cour pénale internationale.
AFP