Depuis plus d’un an, des leaders politiques et activistes de la société civile réunis au sein du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) font l’objet d’une cabale politico-judiciaire.
Des interpellations orientées, aux allures de règlement de compte politiques, sont malheureusement validées par des décisions de justice iniques, visiblement dictées par le pouvoir exécutif.
Des accusations fallacieuses, sans aucun fondement probant, servent de prétexte à l’arrestation et à l’emprisonnement de nos clients.
Le collectif a accompagné cette procédure avec espérant avoir à faire avec des Juges indépendants et impartiaux.
Malheureusement, la déception fut très grande d’accueillir des décisions politiques en lieu et place des décisions de justice rendues en violation de la Constitution et des conventions internationales signées et ratifiées par la Guinée. Tous ces textes posent que la liberté d’opinion, la présomption d’innocence, le droit à un procès juste et équitable sont des droits fondamentaux dans les démocraties.
L’élite politico-judiciaire, en charge de la liquidation des opposants et activistes de la société réunis au sein du FNDC, oublieuse des enseignements de l’histoire, est entrain de saper les valeurs cardinales de la démocratie et de l’Etat de Droit.
La condamnation à tort ou à des lourdes peines d’emprisonnement des sieurs Oumar Sylla alias Fonikê Mangue, Souleymane Condé, Mamady CONDE alias Madic sans frontière sont la preuve d’une véritable persécution judiciaire.
En plus, l’arrestation et la détention illégales des responsables et militants de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) et de l’ANAD, la séquestration arbitraire de Monsieur Cellou Dalein DIALLO et la fermeture illégale des locaux de ce parti politique sont autant de choses contraires aux principes démocratiques et de l’Etat de droit qui méritent une condamnation et une indignation collectives.
Aussi, dans la procédure ouverte contre Ousmane Gaoual Diallo, Mamadou Cellou Baldé, Chérif Bah, Abdoulaye Bah, Etienne Soropogui, Sékou Koundouno, il convient de rappeler que la police judiciaire, avant de présenter les mis en cause au magistrat instructeur, les a photographiés individuellement en les obligeant à tenir une ardoise sur laquelle on pouvait lire le nom de l’intéressé et la mention « complot ». A cela s’ajoutent le refus par le pool des Juges d’instructeur en charge de l’affaire de mettre le dossier de la procédure à la disposition du collectif, les violations répétées des dispositions des articles préliminaires et 202 du Code de procédure pénale et le refus du visa aux confrères français Patrick KLUGMAN et Ivan TEREL.
Visiblement, ce comportement présage la couleur des décisions à intervenir.
Trop c’est trop !
Le collectif des Avocats de la défense n’entend pas cautionner ces parodies de justice.
C’est pourquoi, de commun accord avec les clients, le Collectif décide de suspendre sa participation à ces procédures jusqu’à ce que les garanties juridictionnelles pour la tenue d’un procès juste et équitable soient réunies.
Toutefois, le collectif précise qu’il continuera d’œuvrer devant les juridictions internationales pour le rétablissement de ses clients dans leurs droits fondamentaux et au respect de l’Etat de Droit en Guinée.
.Fait à Conakry le 10 Février 2021.
Le Collectif des Avocats de la défense