Covid-19 en France : de nouvelles restrictions, le nombre de personnes en réanimation augmente.

Face à la dégradation des indicateurs de la situation épidémique en France, le gouvernement a interdit mercredi les rassemblements de plus de six personnes en extérieur. Trois nouveaux départements, l’Aube, la Nièvre et le Rhône devraient être mis sous « mesures de freinage renforcées ».

« La situation épidémique est mauvaise et il nous faut agir », a alerté le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, mercredi 24 mars, à l’issue du Conseil des ministres tenu dans la foulée d’un nouveau Conseil de défense sanitaire.

La France, qui fait face à une nouvelle vague d’infections au Covid-19, durcit encore ses mesures de lutte contre la pandémie.

Trois nouveaux départements bientôt sous contrôle renforcé

L’Aube, la Nièvre et le Rhône vont s’ajouter aux seize départements soumis depuis samedi à des « mesures de freinage renforcées » pour affronter la nouvelle poussée de l’épidémie de Covid-19, en attendant une accélération de la vaccination. Aucune date n’a encore été communiquée sur cette mesure.

Le taux d’incidence dans le Rhône, et notamment à Lyon, approche la barre des 400, à 383 pour 100 000 habitants, et atteint 329 dans la Nièvre et 445 dans l’Aube, selon Santé publique France.

Le gouvernement, critiqué par l’opposition et des scientifiques sur l’ampleur et la lenteur de ses mesures, reste fidèle à sa stratégie de territorialisation et de riposte graduée à l’épidémie. Ce nouveau tour de vis était attendu, Emmanuel Macron ayant souligné mardi que « si d’autres territoires » connaissaient la même dégradation de leurs indicateurs, il faudrait « sans doute l’entendre ».

Ces « mesures de freinage renforcées » sont déjà en vigueur dans 16 département français, dont Paris, depuis le 20 mars. Elles comprennent notamment la fermeture des commerces non-essentiels et une limitation des déplacements à plus de 10 kilomètres.

En Martinique, où l’épidémie repart, la préfecture a annoncé un couvre-feu à compter de vendredi de 22 h à 06 h, pour trois semaines.

Interdiction des rassemblements de plus de six personnes

Les rassemblements de plus de six personnes en extérieur sont interdits sur tout le territoire, a signifié mercredi soir à l’AFP le ministère de l’Intérieur. Gérald Darmanin a demandé aux préfets des 16 départements déjà soumis aux restrictions une application « stricte » de cette interdiction, selon son entourage.

Il a été demandé aux forces de l’ordre de faire preuve de « discernement et de bon sens », a-t-on ajouté, en précisant que « les forces de l’ordre verbaliseront les faits caractérisés d’abus de la règle ».

Ces mesures, qui sont la déclinaison du décret du 19 mars publié après les annonces du Premier ministre Jean Castex, ne s’appliquent pas pour les manifestations déclarées ainsi que dans certains autres cas (familles nombreuses, sport en extérieur, etc.).

Les malades en réanimation en hausse

Jean Castex « cherche toujours à éviter un troisième confinement », confie à l’AFP une source gouvernementale. Face à la saturation des services hospitaliers, une partie du monde médical gronde. Des épidémiologistes et médecins réclament un confinement strict dans les zones où l’épidémie flambe, comme en Ile-de-France. Des médecins alertent sur les risque de « tri des malades ».

Le nombre de personnes atteintes du Covid-19 soignés en réanimation augmente régulièrement ces derniers jours, de 4 400 dimanche à 4 651 mercredi, pour se rapprocher du pic de la 2e vague de l’automne (4 900 le 16 novembre).

La France a enregistré mercredi 65 373 nouvelles contaminations et 248 nouveaux décès liés au virus en vingt-quatre heures, selon les données communiquées par Santé publique France (SPF). Le chiffre est à la hausse car il « intègre le rattrapage des données de la veille », suite à un incident survenu mardi dans le transfert des flux de données, selon SPF

Comme ailleurs en Europe, l’exécutif compte sur la vaccination. Emmanuel Macron a promis mardi de l’accélérer et de l’élargir aux 70-75 ans sans comorbidités dès samedi, et à partir de mi ou fin avril aux enseignants.

Avec AFP et Reuters.