Dans quelques jours, on soufflera la première bougie de la transition. Avec beaucoup de satisfactions et autant d’espérances. En dépit de certains signes d’impatience, hormis quelques soubresauts motivés par des appréhensions d’ordre politique ou judiciaire, et divers malentendus, un constat s’impose : cette période charnière, entre ce qui fut et ce qui est en gestation, se déroule sans anicroche insurmontable ni contretemps significatif. Conformément à la vision du président du CNRD (comité national du rassemblement pour le développement), entouré d’un premier cercle d’acteurs majeurs de la transition. Dans une parfaite harmonie entre les organes chargés de la mener et les populations qui ont trouvé en elle de nouvelles raisons d’espérer.
Parmi lesquels acteurs, on peut citer, à juste titre, celui qui occupe le perchoir de l’organe législatif, le CNT (Conseil national de la transition), le Dr. Dansa Kourouma.
Depuis sa création, l’institution joue sa partition sans fausse note, telle que définie par la charte qui tient lieu de constitution transitoire. Ce qui est tout à l’honneur des conseillers issus des différentes couches socio-professionnelles du pays (jeunes, femmes, artisans, paysans, travailleurs, etc.). Le fait que la machine soit si bien huilée et fonctionne à merveille, en un temps record, on le doit aussi et surtout au leadership du docteur Dansa Kourouma qui fait preuve de rigueur, de compétence et d’intelligence.
On s’y attendait un peu, au regard du parcours et de la personnalité de l’homme, mais sa conduite de la présidence de cet important organe de la transition ne cesse d’impressionner. Dans le bon sens à l’évidence, et bien au-delà de ce qu’on espérait. En tout cas cette prouesse vient confirmer, s’il en était besoin, qu’il est vraiment l’homme de la situation. Le bon profil (pour ne pas dire le meilleur possible) au bon endroit et dans un contexte des plus délicats. Et le colonel Mamadi Doumbouya, en chef d’Etat avisé, ne s’y est pas trompé en décidant de lui confier le gouvernail de l’institution.
Il faut dire qu’avant d’être l’activiste aguerri de la société civile qu’il est devenu, Dr. Dansa Kourouma n’a économisé ni son temps ni son énergie. Il a gravi les escaliers, marche après marche, dédaignant la voie facile des ascenseurs si prisés des opportunistes.
On l’a vu, en tant qu’activiste, aux côtés des syndicalistes de renom Hadja Rabiatou Diallo, Ibrahima Fofana et autres, lors des mouvements sociaux de 2006 et 2007 pour dénoncer la malgouvernance. Dansa Kourouma a été de tous les combats de la société civile guinéenne, à travers notamment le CNOSG (Conseil national des organisations de la société civile guinéenne) qui fait figure de leader en la matière, pour le retour à l’ordre constitutionnel en 2009 et 2010. C’était pendant la transition qui a suivi le décès du président Lansana Conté en décembre 2008. Après la disparition de son leader historique, Ben Sékou Sylla, c’est donc tout naturellement que le choix s’est porté sur lui pour reprendre le flambeau à la tête du CNOSCG.
Revers de la médaille, ce parcours digne d’éloges ne lui a pas valu que des amitiés, comme c’est souvent le cas sous nos cieux. Mais en l’homme il y a, comme on dit, de l’étoffe et du coffre. S’il sait être aimable, courtois, compréhensif, tolérant, voire complaisant quelquefois, Dansa reste rigoureux derrière de solides principes et n’est pas du genre a tendre l’autre joue.
Par un décret publié le vendredi 12 août 2022, le président de la transition, le colonel Mamadi Doumbouya, a annoncé un recensement général de la population et de l’habitat. La première des dix étapes devant jalonner le retour à l’ordre constitutionnel, alors que celle, cruciale, de l’élaboration d’une nouvelle constitution, et son adoption par voie référendaire, vient au quatrième rang.
Pour Dr. Dansa Kourouma et le CNT, ce sera là une autre opportunité d’apporter leur pierre et leur savoir-faire à la nécessaire refondation de l’Etat, si chère au colonel Mamadi Doumbouya et que les Guinéens appellent de tous leurs vœux.
Mohamed Baldé