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Diagnostic participatif sur la situation de la consommation du tramadol en Guinée (Constat)

Le Tramadol est un antalgique central développé par la firme allemande Grünenthal Gmbh dans les années 1970. Il est classé dans la catégorie des antalgiques de niveau 2, catégorie comprenant la codéine et le dextropropoxyphène. A l’instar de plusieurs pays du monde en général et de l’Afrique de l’Ouest en particulier, la consommation du Tramadol connait une tendance haussière vertigineuse surtout au sein de la couche juvénile. Selon le rapport mondial sur les drogues de l’ONUDC (2019), « en 2017, la quantité de Tramadol saisie dans le monde a atteint un niveau record de 125 tonnes. C’est un antalgique qui aide beaucoup dans la prise en charge des douleurs intenses que les autres antalgiques n’arrivent pas à soulager. Mais l’utilisation non médicale est aujourd’hui fréquente chez les jeunes. En Guinée les enquêtes ont révélé que dans la région forestière 60% de jeunes consomment du café noir ou Lipton dans des kiosques associé au tramadol ‘’ Café-Tramadol” cette attitude devient de plus en plus un rituel et doit inquiéter l’État.

 

Pendant la saison pluvieuse, la plupart des jeunes passent leur temps dans les cafés, bars et kiosques et comme dans les zones minières. Aujourd’hui, le Tramadol est devenu une substance qui est utilisée partout. Les revendeurs en tirent beaucoup d’intérêts parce que le trafic est facile sans être inquiété et Cela a un impact négatif sur la santé de la population, surtout au niveau de la couche jeunesse. Dans ces zones minières par exemple, la réalité est tout autre certains travailleurs préfèrent remplacer leur énergie ou force par le tramadol ,ainsi le constat révèle que 3 /5 en consomment sans oublié les conducteurs de taxis moto dont la plupart s’adonnent pour lutter contre la fatigue. On ne pourra pas tout citer … , par réaction dès que la dose atteint le seuil d’excitation, cela peut déranger toute “la chimie du cerveau”. Avec les réactions dont notamment les troubles mentaux, les accidents de circulation, les cas de viol , de violence… sont entre autre des fléaux dont sont victimes des innocents grâce à la consommation de cette substance appelée Tramadol . La forte consommation de Tramadol a aussi des incidences sur l’ordre public du fait de ses effets secondaires : étourdissements, sensation d’euphorie, agitation, anxiété et hallucinations. Selon les témoignages recueillis dans le cadre de cette publication, on les retrouve chez les chauffeurs, les taxis maîtres , des travailleurs/eusses de sexe, des orpailleurs artisanaux ,des dockers dans les marchés, les artisans, les élevés et même des fonctionnaires désirant de ‘bosser sans cesse .Deux modes de consommation sont observables : une consommation collective, principalement par des jeunes (regroupements festifs, travaux collectifs, pratiques toxicomanes de groupe) et la consommation individuelle souvent indépendante de l’âge (augmentation de la force ou de l’endurance pour un travail physique, résistance à la chaleur, recherche de performances sexuelles.

 

Dans notre centre le Service d’Aide aux Jeunes en Situation Difficile par Drogue en Guinée (SAJED-G), beaucoup de malades jeunes viennent avec un tableau de trouble mental sévère, de manie.. nous remarquons que Les jeunes n’ont aucune difficulté à se procurer de ce produit , disponibles par des pharmacies par terre ,cependant l’acquisition officielle est soumise à une prescription médicale. Beaucoup de personnes trafiquent le Tramadol du Liberia, de la Sierra Leone vers la Guinée. Face à ce fléau,le Service d’Aide aux Jeunes en Situation Difficile par la Drogue en Guinée ( SAJED-G) en collaboration avec le Centre du Commerce International pour le Développement (CECIDE) recommandent : au gouvernement :

  • l’interdiction de toutes les entrées frauduleuses de ce produit en Guinée ;
  • l’arrêt systématique et immédiat de la vente illicite de ce médicament dangereux pour la santé mentale des populations sans prescription par le médecin ;
  • l’organisation d’une étude sérieuse pour énumérer des statistiques fiables du taux de consommation du tramadol généralement dans les zones minières ;
  • Le renforcement de la surveillance et de la sécurité transfrontalière ;
  • L’information et la sensibilisation à grande échelle des populations ;
  • L’élaboration d’un cadre juridique spécifique et répressif sur l’usage irrégulier du tramadol.

 

Les ONG SAJED GUINÉE ET CECIDE

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