Si le ridicule pouvait tuer ! En 2019, Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré, Abdourahmane Sanoh et consorts ont mis en place le front national pour la défense de la Constitution, histoire d’empêcher le référendum constitutionnel et le troisième mandat du PRAC.
Entre les nombreuses manifestations populaires et les opérations villes mortes, des sacrifices lourds ont été consentis par le front anti-troisième mandat entraînant des morts, des blessés, des handicapés à vie, des destructions des biens publics et privés…
Pourquoi ce combat politique et patriotique a-t-il échoué ?
En effet, c’est un secret de polichinelle que la cause de l’échec de cette lutte politique qui a longtemps ébranlé le pays et tenue en haleine la communauté internationale, a été la participation de Cellou Dalein Diallo aux présidentielles d’octobre 2020, alors que tous ses compagnons de front de combat ont décidé de boycotter le scrutin considéré comme un mandat de trop. Quelle lâcheté !
En clair, Cellou Dalein Diallo a trahi ses compagnons de lutte et les objectifs du combat qui a coûté la sueur, le sang… à des centaines de Guinéens.
Est-il sincère, sérieux, honnête de dénoncer le référendum constitutionnel, le troisième mandat du PRAC, l’élection présidentielle et se porter candidat à un tel scrutin ? Quelle incohérence ! C’est simplement insensé, déloyal car, cette démarche relève de la traîtrise, de la duplicité, de la complicité, de la tromperie…
De qui se moque le quatuor ? Le FNDC et consorts sont-ils devenus amnésiques pour oublier la trahison de Cellou Dalein Diallo ?
Aujourd’hui, comme si c’était hier, l’histoire se répète, le mouvement hétéroclite formé d’une certaine classe politique et sociale se réorganise, refusant le dialogue, au motif que leurs leaders sont incarcérés ou exilés pour des faits présumés de détournement des deniers publics ou affaires personnelles, faisant de cette situation une condition non négociable pour participer au dialogue initié par le CNRD. Mauvaise foi quand tu nous tiens !
« Les mêmes causes produisent les mêmes effets », dit-on.
Devant le refus délibéré du quatuor d’aller au dialogue, que faut-il faire ? Ajourner indéfiniment le lancement du dialogue politique inter-guinéen en vue du retour à l’ordre constitutionnel ?
Après avoir accédé aux exigences du quatuor en acceptant la médiation de la CEDEAO, en procédant à la suppression du cadre de concertation et son remplacement par le cadre de dialogue, le colonel-Président Mamadi Doumbouya a suffisamment montré sa volonté politique et sa bonne foi. Sans oublier bien évidemment de rappeler la nomination des facilitatrices.
C’est pourquoi et désormais, il est venu le temps de démarrer le dialogue avec les coalitions politiques et les acteurs de la société civile disponibles, qui acceptent sans préalables de participer au dit cadre.
Au Tchad, Mahamat Deby Junior a initié un dialogue qui a démarré avec certaines forces politiques, d’autres ayant boudé la rencontre, un autre groupe ayant claqué la porte après avoir participé au lancement et à quelques travaux. La suite, on la connaît.
En France, lors du lancement du conseil national de la refondation par Emmanuel Macron, certains poids lourds de la politique, des syndicats et des élus ont boudé la rencontre de Marcoussis dans l’Essonne, en banlieue de Paris. A cette occasion, le Chef de l’État français a déclaré : « 52 personnes représentant forces politiques, syndicats et élus ont été invitées, quarante sont là. Les 12 qui ne sont pas là ont tort. Il ne faut pas expliquer après qu’on a pas été consulté ou que c’est trop vertical ».
« la porte de la discussion reste toujours ouverte », a-t-il noté.
A titre illustratif et en s’inspirant de ces exemples concrets, il est évident que tout le monde ne participe pas au démarrage d’une telle activité à la fois, même si la possibilité de rejoindre tôt ou tard le cadre de dialogue reste une option pendante.
Ainsi, pour le cas précis de la Guinée, il n’est pas exclu qu’après avoir combattu le troisième mandat et pris part au scrutin présidentiel contre la volonté de ses pairs et du FNDC, que Cellou Dalein Diallo ne renouvelle un tel scénario ou un autre membre du front anti CNRD.
« Ils ont refusé le débat. Les absents ont toujours tort. Ceux qui ont fait le choix de ne pas venir, j’espère qu’ils viendront, parce qu’ils verront que nous avançons », a conclu Emmanuel Macron, parlant des absents au lancement du conseil national de la refondation.
Encore une fois et pour terminer, il n’y a plus l’ombre d’un seul doute que Cellou Dalein Diallo et le FNDC sa marque de fabrique, une officine de l’UFDG ont un agenda caché mais connu, un autre schéma pour accélérer la fin de la transition : la déstabilisation du CNRD à travers les manifestations populaires et ses lots de morts, de blessés, de casses, une stratégie politique machiavélique pour salir la junte militaire guinéenne, la discréditer, un chemin diabolique pour bénéficier de la compassion, du ralliement de la communauté internationale. Quel cynisme ! Oubliant qu’en s’associant à la manifestation organisée par une structure dissoute comme le FNDC est condamné par le code pénal et le code de procédure pénale de la République de Guinée. Personne n’est au-dessus de la loi.
Paul Moussa Diawara, membre fondateur du CRAS