E. Macron refuse de conditionner la coopération avec l’Égypte aux droits de l’homme.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi est en France pour une visite d’État de deux jours. Lors d’un entretien à l’Élysée ce lundi avec le président français Emmanuel Macron, les questions du partenariat stratégique entre les deux pays face aux crises régionales, mais aussi celles relatives aux droits de l’homme en Égypte ont dominé.

« Nous avons des désaccords à propos des droits de l’homme », a reconnu Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse à la suite d’un entretien avec son homologue égyptien Abdel Fatah al-Sissi. Mais le soutien français à l’Égypte ne sera pas « conditionné à ces désaccords », car ce serait inefficace et contre-productif, a tout de suite ajouté le président français.

«Nous avons des désaccords à propos des droits de l’homme», reconnaît le président français.

Alors que la répression et les violations des droits de l’homme dans son pays sont largement documentées, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a lui asséné qu’on ne devait pas présenter son pays comme un régime despotique. À l’évocation des droits humains, il a répondu sur la lutte contre le terrorisme, assurant qu’il était de son devoir de protéger les cent millions d’Égyptiens.

Les deux dirigeants ont par ailleurs souligné leur partenariat « stratégique et essentiel », selon les mots d’Emmanuel Macron : Paris et Le Caire main dans la main face à la crise en Libye – pays voisin de l’Égypte -, Paris et le Caire travaillant ensemble en Méditerranée orientale – région où la question des gisements de gaz suscitent des tensions. Dans ces deux dossiers qui sont liés, Abdel Fattah al-Sissi et Emmanuel Macron affichent un front uni face à la Turquie, dont ils critiquent la politique régionale.

Le président al-Sissi a aussi rencontré le président du Sénat et de l’Assemblée nationale, alors que 70 députés lui ont adressé une lettre. Ces derniers le somment de libérer les nombreux intellectuels et défenseurs des droits humains, maintenus en détention provisoire dans le pays. Mireille Clapot, députée de la majorité, est à l’initiative de ce texte. Pour elle, il faut continuer de discuter avec l’Égypte tout en rappelant à son président qu’il y a des règles à respecter : « Un chef d’État d’une grande Nation comme l’Égypte doit entendre des choses qui ne sont pas que diplomatiques et que positives. »

RFI