Guinée : an 63 : L’enfer du décor (Par Mohamed Lamine Keita)

Dans la marche de l’espérance de la République de Guinée, nous assistons depuis la privatisation des choses publiques, à une fin sans fin des bonnes mœurs élitistes et populaires. Et la politisation de la privatisation nous révèle l’envers du décor, qui est en réalité l’enfer de notre société. Ainsi, l’outrance de tous les côtés, nous défie dans nos défis quotidiens, imposés par cette marche, entamée avec des si…

L’Afrique s’est heurtée à une domination mondiale qui a assuré le réveil tardif de la transformation physique de ses connaissances de l’Esprit, des lois de la Nature. L’inexistence alors de conditions pour dompter cette nature autour d’elle devient une peine assassine.

Mais dès le début des indépendances, des jeunes Républiques comme la Guinée, s’étaient doté de l’essentiel en termes d’institutions, pour marquer le départ d’une solidarité obligatoire pour la réussite de la fondation d’une véritable Nation.

L’union fut le socle de la diversité. La culture et la jeunesse des générations successives ont été des fiertés portées par l’ensemble des constituantes de la société, qui vivait au même rythme et sur la même longueur d’onde, pour ce qui est du niveau des productions intérieures.

1984 sonna, libératrice pour d’aucuns, fossoyeuse pour d’autres et catastrophique pour le pays.

L’ère de la privatisation rompit d’avec la solidarité, y compris l’union Républicaine. Les règlements de compte furent légion. La longue marche dans les ténèbres débuta très célèbre. Ne sachant rien apprécier dans son écrasante majorité d’analphabètes, la société guinéenne fit sa refonte comme à la guerre et à son lendemain. Tous les bandits à cols blancs vinrent nous rendre visite.

Résultats : L’école et la culture s’évanouirent, laissant une jeunesse désœuvrée et désespérée. Les infrastructures furent compromises, le laisser-aller ouvrit la voie au narcotrafic et son corollaire d’insécurité. Pour une première, la corruption apparut, mais pour ne plus jamais repartir. Alors la planification globale du pays s’éteignit tout simplement.

Le Président Alpha Condé était un espoir de rassemblement, comme l’indiquait son parti, le Rassemblement du Peuple de Guinée ; mais aussi un espoir de renouement avec la solidarité, qu’il ne cessa de prôner. Mais c’était sans compter sur l’ignorance de la plupart de ses grands hommes de confiance ; qui, avaient le devoir de maitrise du fonctionnement d’un Etat et de l’évolution d’une société humaine, hélas faillit.

Sa pédagogie a été longue et claire comme une lanterne ; mais apparemment, ce n’était pas l’ère des sursauts et des évolutions d’esprits.

Et nous voilà encore avec des visages froissés, avec des calculs bancals pour sonder l’avenir. Nous n’arrivons même pas à cerner que, ce qui sera a déjà été ; et que l’évolution sera la découverte des pans sombres de notre société pour les éclairer. Mais nous y arriverons certainement.

Le CNRD sous la houlette du Colonel Mamady Doumbouya, va t – il sauver le Président Alpha Condé ou l’a t – il déjà fait ?

L’Afrique est témoin des acquis du Président Alpha Condé. Sauver ces acquis, en exécutant les perspectives nouvelles, est la grande porte d’entrée dans cette nouvelle ère.

Il est évident qu’il avait été sucé dans la sève et sa politique rendue à dessein obsolète dans son impact par cette même part de ses hommes de confiance, qui déroulaient leur propre agenda, tapis dans l’ombre, ne se souciant guère de l’héritage commun ; mais l’homme aura été sincère jusqu’au bout, dans ses fonctions de Président de la République, face au Peuple de Guinée.

Le choix alors, des intelligences et des moralités, aura à définir la voie. Car la base véritable d’une société, qui, jamais ne s’ébranle, ne saurait être, comme l’imagine une bonne frange de sa composition, mettre du béton partout. Les bâtisseurs d’une société humaine juste et évoluée s’arment plutôt des outils symboliques des constructeurs opératifs.

Rétablir la bonne morale par l’éducation publique, la science et la culture, par un investissement conséquent dans la jeunesse, est le soubassement le plus résistant de tout édifice sociétal d’une Nation et d’un Etat qui réussissent à se construire.

Nos terres sont des terres d’énergies, qui secouent l’espace-temps. Le meilleur en cela, réside dans le discours futuriste, qui se trouve dans la source même de ces énergies.

Ainsi, croire dans l’Avenir de la Guinée est déjà une victoire.

Je vous salue.

 

Mohamed Lamine Keita

Ecrivain / Poète