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« Je n’ai de leçon de démocratie à recevoir de personne. » Dixit Alpha Condé. (Libération)

Alpha Condé, le dirigeant guinéen reste campé sur sa position ! Déterminé à organiser le référendum malgré les critiques de l’opposition et de la communauté internationale qui émet des doutes sur la fiabilité du fichier électoral,  le président guinéen n’a toujours pas tranché sur son avenir à la tête du pays.

Interrogé par nos confrères de Libération, Alpha Condé a tancé l’opposition qui selon lui est composée d’anciens gestionnaires. Le chef de l’Etat flétrit les reproches qui lui sont faite alors qu’en Afrique plusieurs Chefs d’Etat ont fait plusieurs mandats. Extrait.

Le président ivoirien, Alassane Ouattara, a annoncé récemment qu’il ne briguerait pas un troisième mandat. Avez-vous l’intention de faire de même ?

Mais lui-même a fait une nouvelle Constitution ! Alors pourquoi me pose-t-on la question à moi ? Et puis chaque pays a ses réalités. Est-ce qu’il n’y a pas beaucoup de présidents en Afrique qui ont fait plus de trois mandats ? Ici, l’opposition, ce sont les anciens gestionnaires, les anciens Premiers ministres, qui ont gouverné le pays. Et on sait dans quelle situation ils l’ont mis. Alassane Ouattara avait lui-même dit qu’il n’allait pas laisser le pays à ceux qui l’avaient mal géré.

Cela veut dire que vous comptez être candidat à la présidentielle ?

Pour le moment, je veux doter le pays d’une Constitution moderne. C’est ça, mon objectif. Lorsque viendra le moment de l’élection présidentielle, les partis seront libres de présenter les candidats qu’ils veulent.

Vous n’excluez donc pas la possibilité d’un troisième mandat ?

Je ne sais pas d’où vient cette obsession sur le troisième mandat en Guinée, quand vous avez des chefs d’Etat africains qui ont fait quatre ou cinq mandats et qui sont chouchoutés. C’est une démocratie à géométrie variable. Et la démocratie, ce n’est pas nécessairement l’alternance. On a vu dans beaucoup de pays ce que ça a donné. Même en France, jusqu’après Jacques Chirac, il n’y avait pas de limitation de mandats. Est-ce que ça veut dire que la France n’était pas une démocratie ? J’ai été opposant pendant quarante-deux ans, j’ai été condamné à mort, j’ai fait de la prison. Je n’ai jamais cédé, et je n’ai jamais utilisé la violence. Pendant tout ce temps, nous n’avons pas jeté une pierre. Aujourd’hui, l’opposition casse les voitures, les maisons… Je n’ai de leçon de démocratie à recevoir de personne. Et je ne vois pas ce qu’il y a de plus démocratique qu’un référendum.

In Libération.

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