Dans un discours au vitriol tenu à la place des martyrs de N’Zérékoré devant une marée jaune acquise à cause, Alpha Condé a alterné promesses et attaques. Il prévient qu’il ne laissera pas la Guinée dans les mains de « fossoyeurs » qui ont mis le pays à terre. Alpha Condé invite les jeunes à se tenir prêts pour prendre le pouvoir.
« Nous, nous regardons devant. Les autres regardent derrière. Nous ne sommes pas de la même catégorie, je ne vais pas leur répondre. Vous savez : la politique c’est la lutte entre les programmes. Chacun présente son programme et les gens choisissent. Mais nous avons des gens qui n’ont pas de programmes, qui ne font qu’insulter, mentir, casser les maisons des gens, tuer des enfants des gens.
Le président Conté avait dit : moi je suis militaire, je m’occupe du front. Vous les technocrates, travaillez pour le peuple. Si la Guinée était à terre en 2011, c’est la faute à qui ? De ces premiers ministres qui ont détourné tout l’argent pour eux. Et on sait qu’il y en a un qui est propriétaire immobiliers, l’un des plus grands à Dakar. Voilà ceux qui ont mis le pays à terre. Mais Conté les a maudits. Il leur a dit : vous allez payer. Jean Mari Doré, Siradjo Diallo, Bah Mamadou étaient des opposants. Moi j’étais un opposant. Nous nous sommes battus, nous n’avons jamais lancé des pierres, ni casser une maison.
Moi j’ai gagné les élections présidentielles en 1993. Les diplomates m’ont dit qu’est-ce-que tu vas faire ? Ils m’ont dit Conté va dire qu’il a gagné. Les militaires sont venus me voir pour me dire : nous sommes derrière toi, n’aie pas peur. J’ai demandé s’il y’ aura des morts, ils ont dit oui ! J’ai dit, je ne suis pas venu en Guinée pour gouverner les cimetières je suis venu gouverner les vivants. J’ai pris mon avion et je me suis retourné. J’ai été opposant pendant 45 ans. La première république m’a condamné à mort par contumace. La deuxième république m’a mis en prison. Je n’ai pas changé, car je me bats pour le peuple dans la paix. Le pouvoir c’est Dieu qui le donne et le peuple. Ce n’est pas la violence.
En 1998, je savais qu’on allait m’arrêter. J’ai dit sur les ondes de RFI et d’autres radios, qu’on va m’arrêter. On m’a dit mais pourquoi tu rentres ? J’ai dit comment je peux avoir peur de la prison, quand mes militants sont en prison moi aussi je vais aller ils vont me mettre en prison avec mes militants.
Nous connaissons des pyromanes qui se transforment en pompier. Quand je suis devenu président, je vous ai dit que j’ai hérité d’une nation pas d’un Etat. Parce que qu’il n’y avait pas de justice, il n’y pas d’administration, pas de forces de l’ordre. Avant mon arrivée, jamais la Guinée n’a terminé un programme avec le Fond Monétaire. On nous appelait à Washington ‘’panier vide’’. Ils (les opposants) ont mis les enfants dans la rue pendant deux ans pour m’empêcher de gouverner. Mais en deux ans, nous avons pu annuler 3.000.000.000 de dollars de dettes. Pendant 50 ans, ils n’ont pas pu le faire. Et je vous ai dit que la Guinée était un aigle qui avait ses ailes attachées. Désormais, la Guinée est un aigle qui a pris son envol. Malheureusement, nous avons eu Ebola pendant deux ans surtout en forêt. Donc, on peut dire en 7 ans et demi ce qu’on a fait, ils n’ont pas pu faire ça en 50 ans.
Je ne veux pas laisser la Guinée à ces fossoyeurs qui nous ont tant fait du mal. Je veux laisser la Guinée à la jeunesse, qui n’a pas volé, qui n’a pas tué, qui comprend le nouveau monde, qui maitrise l’informatique. Alors jeunes, soyez prêts à prendre le pouvoir. La Guinée sera parmi les pays africains, les mieux nantis dans cette quatrième révolution. Ne jetez pas des pierres sur quelqu’un, n’insultez pas quelqu’un, ne cassez rien. La politique, c’est une confrontation d’idées. Alors nous voulons que les élections se passent dans la paix, la tranquillité et la solidarité. Car personne ne viendra construire la Guinée à notre place. Laissons les jeteurs de pierres. Nous, nous sommes pour une Guinée pacifique solidaire, où tous les guinéens se sentent comme des frères et sœurs.
La dernière fois, l’Eglise Protestante a été cassée. La mosquée de Dorota a été cassée… J’ai déjà envoyé 5000 feuilles de tôle qui sont là et 250 tonnes de ciment pour commencer à les reconstruire. J’ai tout remis à Bangaly Kourouma. Levez-vous donc allez de maison en maison, allez voir vos amis vos copains pour les exhorter à prendre leurs cartes pour que le 18, que je Nzérékoré fasse 95% ».
Guinée Vox.info