La politique française vise essentiellement à exploiter les ressources naturelles des pays francophones.
Dès après la conférence de Brazzaville en 1944, le Général Charles De Gaulle, communément appelé De Gaulle, a décidé d’octroyer, à son corps défendant, la liberté aux ensembles de son pré-carré.
Dans le désir donc de minimiser les risques de perdre l’Afrique une fois les indépendances acquises, l’ancien Président de la République française a confié le pouvoir à des hommes comme Houphouët-Boigny de la Côte-d’Ivoire, Léopold Senghor du Sénégal, prêts à servir les rentes de l’ex-métropole.
Des leaders audacieux comme les Présidents Sékou Touré de la République de Guinée, Modibo Keita du Mali, Sylvanus Olympio du Togo, Félix-Roland Moumié du Cameroun, Thomas Sankara du Burkina Fasso, le premier Ministre congolais Patrice Lumumba, qui essaient de contrecarrer leurs plans machiavéliques ou qui tentaient de mettre fin à cette exploitation qui ne faisait que perdurer, ont été soit bloqués à l’international, soit renversés ou ont été tout simplement liquidés physiquement.
Dans son insatiable appétence de contrôler le moindre mouvement du continent noir, le mafieux concept de la Françafrique a été inventé pour couvrir la supercherie de l’hexagone en Afrique.
Brodée par le Président Félix Houphouët-Boigny en 1955 et médiatisée dans les années 1990, la Françafrique, habilement réfléchie, permet non seulement à l’ancienne puissance colonisatrice, en accointance avec des dirigeants et intellectuels africains, de conserver son influence sur le continent africain, mais aussi de garder sa main sur les ressources pétrolières et minières de son ancien pré-carré.
Par ingérence, notamment militaire, dans les affaires internes des pays africains, la France défend et impose, contre la volonté même parfois des peuples, des Chefs d’État africains qui sont à sa solde.
La Françafrique ou les relations entre la France et ses anciennes colonies africaines c’est un peu comme la relation entre le moustique et l’humain. Le moustique se nourrit du sang de l’humain et pour le remercier, il lui laisse une pestilence potentiellement mortelle. De la même manière, la France vit aux dépens de l’Afrique et pour récompenser cette dernière, elle lui lègue en contrepartie toute sorte de maux. Triste réalité !
Outre la réduction des pays francophones à leur plus petite expression au bénéfice de quelques individus qui confisquent, pillent les ressources du continent comme bon leur semble, la Françafrique est un système immoral savamment élaboré pour enrichir la France, favoriser la migration et la dépendance du continent depuis les années 60.
A proprement parler, ce faux-semblant consistant à faire croire aux africains un traitement d’égal à égal dans les affaires fait beaucoup plus mal aux peuples africains aujourd’hui que la colonisation par le passé.
Si le berceau de l’humanité veut irréversiblement amorcer son développement, il doit avoir du front tout le tour de la tête pour couper le cordon ombilical avec la France, car elle est sa véritable souche de malheur.
Aimé Césaire a eu raison de dire que :« le malheur de l’Afrique c’est d’avoir rencontré la France. »
Les dégâts de l’exploitation sur le continent sont si énormes que l’ancien Président français, Monsieur Jacques Chirac, a, dans son discours testament lors du sommet franco-africain de Cannes en Février 2007, reconnu le tort que son pays a fait au continent en ces termes :« Nous avons saigné l’Afrique pendant quatre siècles et demi. » Plus loin, il affirme :« On oublie seulement une chose. C’est qu’une grande partie de l’argent qui est dans notre porte-monnaie vient précisément de l’exploitation, depuis des siècles, de l’Afrique…… »
Cette sortie de Monsieur Chirac suffit à elle seule pour réaliser à quel point son pays a sucé le continent noir.
Comme si ces quatre siècles d’assujettissement ne suffisaient pas, la France, depuis les indépendances, passe par ce système criminel caractérisé par des pratiques d’étai aux dictatures, de coups d’Etat, d’assassinats politiques, de malversations de fonds et de financement illicite des partis politiques dans le but de poursuivre ses œuvres asservisseuses sur le continent.
Plutôt que de se pencher sur la réparation des préjudices causés par ces crimes en rendant à l’Afrique ce qu’elle lui a dérobé, la France nous réduit à des confrontations tribales, provoque des crises en attisant les tensions dont les corollaires sont entre autres des guerres fratricides, la rébellion….
Profitant des chaos qu’elle-même conçoit pour asseoir sa suprématie sur le continent, la France continue de pomper nos ressources sous la bénédiction des dirigeants africains.
Même les annonces en fanfare de dons que ce cancer pour l’Afrique fait, sont souvent biaisés.
Quand c’est des dons d’argent par exemple, les autorités françaises mettent en place des stratégies bien élaborées pour retourner l’essentiel de ces fonds au ‘’mécène’’. Donner par-là et récupérer de l’autre côté, voilà ce petit jeu auquel se livrent les autorités françaises pour faire croire à l’opinion que l’ancienne puissance colonisatrice est reconnaissante des sacrifices consentis par l’Afrique pour le bonheur de ses fils. Alors qu’il n’en est rien.
En plus de choisir, en lieu et place des bénéficiaires, les secteurs vers lesquels ces fonds doivent être orientés, l’expertise française dans les études et réalisations des projets ciblés dans ces secteurs est conjurée. C’est la seule voie d’ailleurs pour disposer de ces fonds.
Cette manœuvre permet au pays de Charles De Gaulle de récupérer une bonne partie des dons d’argent qu’elle fait pour le continent noir.
Ces prétendues aides au développement de la France sont, en toute vérité, de véritables cadeaux empoisonnés qui ne permettent aucunement à l’Afrique de voir le bout du tunnel encore moins sortir de l’ornière.
Malheureusement, des Chefs d’État africains continuent de croire à la franchise de ces relations polluées. Mais plus grave encore, certains parmi eux partent jusqu’à penser que le bonheur du continent de Toumaï viendra de cette coterie de profiteurs.
Le cas du Rwanda devrait servir d’exemple, car après s’être libéré totalement de ces relations insalubres, ce pays fait son petit bonhomme de chemin. Le reste de l’Afrique francophone devrait lui emboiter les pas pour freiner cette saignée systématique du continent.
La Guinée aussi est sur la bonne voie, car l’organisation sur fond propre des élections législatives et référendaire du 22 Mars, sans un seul centime de l’Union Européenne, et la Présidentielle du 18 Octobre 2020, est l’une des preuves éloquentes que l’Afrique peut bel et bien se passer des aides qui ne lui permettent pas de se passer de l’aide. Il suffit juste qu’il y ait la volonté.
Mais une chose est sûre, c’est que cette situation est en train de mourir de sa belle mort due au fait que la jeunesse africaine est de plus en plus consciente de cet état de fait et nos gouvernants ont tout intérêt, je dis bien tout intérêt, à prendre leurs responsabilités pendant qu’il est encore temps.
C’est d’ailleurs paradoxal et même burlesque que d’un côté, nos dirigeants continuent de clamer notre indépendance et que de l’autre, continuent désespérément de tendre la main à ceux qui nous asservissent. Plutôt que de continuer à se bomber le torse pour crier sur tous les toits notre indépendance, nos dirigeants feraient mieux de l’assumer tout simplement.
L’un dans l’autre, toujours est-il que le décollage de l’Afrique passe indubitablement par la revue des relations qu’elle entretient avec ces anciennes puissances métropolitaines, notamment la France, car ces rapports sont tout saufs francs. Tout comme le dirait l’autre, la France est une plaie pour le continent africain.
Sayon MARA, Juriste