Il faut le reconnaître : certaines perspectives autrefois inimaginables pour la reconstruction nationale sont aujourd’hui à portée de main. Bâtir une nouvelle Guinée était, il y a peu, un rêve si audacieux qu’il suffisait d’y penser pour sombrer dans l’illusion — une illusion presque dangereuse pour les âmes éprises de justice et de vertu.
Pendant longtemps, l’État guinéen fut réduit, pour certains, à une simple foire, un lieu de festin permanent, où se côtoyaient insouciance, corruption et dépravation. Une sorte de discothèque institutionnelle dans laquelle des bandes organisées venaient s’enrichir au détriment du peuple, sans se soucier des minutes, des heures, ni des générations sacrifiées.
Mais aujourd’hui, sans naïveté aucune, mais avec foi en la parole d’un officier supérieur, ancien commandant d’une unité d’élite, désormais Chef de l’État, nous avons vu poindre l’espoir. Le discours de prise de pouvoir du Président Mamadi Doumbouya a redonné vie à une nation désabusée. Lorsqu’il déclara que le futur ordre constitutionnel serait « une consultation qui va nous ressembler et nous rassembler », il a su toucher le cœur d’un peuple meurtri par les violences politiques et les désillusions démocratiques.
La mission de rédaction d’une nouvelle constitution, confiée à un homme de conviction et de savoir, Dr Dansa Kourouma, président du CNT, incarne aujourd’hui l’un des piliers les plus emblématiques de cette Transition. Ce dernier, animé par un sens élevé du devoir et un amour profond pour sa patrie, s’est investi corps et âme pour offrir aux Guinéens une constitution réellement issue du peuple.
Le processus d’élaboration de ce texte fondamental a respecté toutes les exigences de participation citoyenne. Grâce à une large vulgarisation sur l’ensemble du territoire national, chaque citoyen — du plus instruit au plus humble — a eu la possibilité de soumettre ses préoccupations, ses aspirations et ses amendements.
C’est une véritable entrée dans l’histoire politique de notre pays. Une première historique où, pour la toute première fois, les Guinéens écrivent ensemble une constitution qui reflète leur volonté, leurs réalités, et leur vision d’avenir.
Les artisans de cette réforme, véritables bâtisseurs de la République, méritent d’être salués pour leur engagement en faveur du bien-être collectif.
Ibrahima Sory Keita
