Accueil À LA UNE La Guinée tient sa première conférence nationale sur la protection sociale

La Guinée tient sa première conférence nationale sur la protection sociale

Cette édition va permettre d’identifier les pistes de collaboration afin de permettre la couverture universelle de la population guinéenne en protection sociale d’ici à 2030.

Tout comme les autres États du monde, la pandémie de la COVID-19 a plombé l’économie de la Guinée. Aujourd’hui, le pays fait face aussi à la résurgence récente du Virus Ébola dans sa partie sud. Ces pandémies à incidences négatives sur les activités économiques du pays risquent de balayer les acquis des dernières années en matière de réduction de la pauvreté. Pour y parer, le gouvernement guinéen avec ses partenaires techniques et financiers, notamment l’UNICEF ont organisé les 10 et 11 mars 2021, la première conférence nationale sur la protection sociale en Guinée.
La cérémonie qui s’est déroulée, a regroupé les membres du gouvernement, les agences du système des Nations unies en Guinée et les autres partenaires techniques et financiers. À ceux-ci s’ajoutent la participation depuis Dakar de la Directrice régionale de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, des Conseillers régionaux en protection sociale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre du Bureau International du Travail (BIT), du PAM et de l’UNICEF et du Directeur National de la Protection Sociale de la Côte d’Ivoire.

Mme Hadja Aissata DAFFÉ, Ministre de l’Action sociale et de l’Enfance

Marie-Pierre Poirier, la Directrice régionale de l’UNICEF depuis Dakar (Sénégal)

La crise sanitaire que vit le pays n’est pas sans effet sur les droits des enfants, car si les ménages sont affectés, ils ne pourront plus faire face à leur éducation, leur santé et aux autres services sociaux de base. C’est pourquoi l’UNICEF a plaidé pour la mise en place des transferts monétaires qui sont efficaces dans la mise en œuvre d’une réelle politique de protection sociale touchant en première ligne les enfants. «Comme instrument principal de la protection sociale, les transferts d’argent constituent une plateforme pour les investissements dans le capital humain et sont efficaces pour lutter contre la pauvreté monétaire et multidimensionnelle tout en améliorant la santé, la nutrition et la protection des enfants. Les transferts monétaires renforcent l’inclusion productive et économique des ménages vulnérables, contribuent à l’économie locale ainsi qu’à la cohésion sociale dans la communauté», dira Marie-Pierre Poirier, la Directrice régionale de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.

Marie-Pierre Poirier, la Directrice régionale de l’UNICEF depuis Dakar (Sénégal)

En période de crises sociales, sanitaires et humanitaires, fournir aux populations impactées, notamment les plus vulnérables, un soutien financier et un accompagnement multisectoriel pour assurer un relèvement progressif et durable, en ne laissant personne de côté, est une démarche soutenue par les orientations stratégiques de la réforme des Nations Unies.

C’est dans cette optique que les Nations unies interviennent, en tenant compte des avantages comparatifs de ses agences, pour contribuer, à limiter la propagation de la pandémie de la COVID-19 et de la maladie à virus Ebola dans les communautés. C’est pourquoi Vincent Martin, le Coordonnateur Résident du Système des Nations-Unies en Guinée a salué la tenue de cette première édition de la conférence nationale axée sur la protection sociale. «Cette première conférence, qui nous réunit ce matin, permettra de faire le point sur la mise en œuvre de la politique nationale de protection sociale et nous aidera à identifier ensemble les pistes de collaboration au sein du Gouvernement guinéen et avec les partenaires, pour accélérer sa mise en œuvre en vue de tendre progressivement vers la couverture universelle de la population guinéenne en protection sociale d’ici à 2030».

Vincent Martin, Coordonnateur Résident du Système des Nations unies en Guinée

En effet, la déclaration de Politique générale du gouvernement le 27 juin 2017 a consacré le « Partage de la prospérité » qui ne doit pas être un luxe à la portée d’une minorité aux dépens de la majorité, comme l’a souligne la représentante du Premier Ministre, Chef du gouvernement.
Dans la même dynamique, Mme N’Diaye Nènè Fatoumata Diallo, Secrétaire générale du Ministère de l’Éducation Nationale et de l’Alphabétisation, a souligné les efforts déjà fournis par le gouvernement guinéen pour se conformer à son slogan de partage de la prospérité «L’Etat a pris ses responsabilités en se constituant tiers-payeur de nombreuses charges : subventions de plusieurs ordres faits aux paysans, aux étudiants ; cantines scolaires pour enfants en milieu rural ; etc. A titre indicatif, le budget réservé à la Protection sociale au compte de l’année 2021 s’élève à 1 831 milliards de francs guinéens, soit 6,63% du budget national».

Mme N’Diaye Nènè Fatoumata Diallo, Secrétaire générale du Ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation, représentant le Premier Ministre Chef du gouvernement

Ces efforts ne laissent pas l’UNICEF indifférent. Il les salue et appelle le gouvernement guinéen à prendre en compte dans ses efforts, les enfants, « le lancement de l’Agence Nationale d’Inclusion Economique et Sociale pour conduire la politique du Gouvernement en matière de partage de la prospérité vient à point nommé. Cette politique de partage de la prospérité doit accorder une place importante à la prise en charge des enfants pauvres pour garantir leur accès à l’éducation, à la santé, à la nutrition, au logement, à l’eau potable, à l’assainissement, pour leur permettre de construire leur capital humain et rompre le cycle intergénérationnel de pauvreté dans leurs ménages», ajoutera Marie-Pierre Poirier.

Pour rappel, le Conseil des Ministres a adopté la Politique nationale de Protection sociale le 13 juin 2017 dans un contexte de démarrage du Plan National de Développement Economique et Social (PNDES). Elle est bâtie autour de six axes stratégiques à savoir : la sécurité sociale, l’accès au travail et à un emploi décent ; l’amélioration des conditions de vie des pauvres et des plus vulnérables ; l’accès aux services de santé et à l’éducation ; l’accès à la sécurité alimentaire et à la nutrition ; l’accès aux logements sociaux et la prévention et la gestion des crises et catastrophes.

Saa Momory Koundouno

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