LA MISE EN PLACE PROCHAINE D’UN CENTRE D’ENFOUISSEMENT À KOURIA EST SALUTAIRE. CEPENDANT, SA PLEINE RÉUSSITE DÉPENDRA D’AUTRES MESURES INTERNES ET EXTERNES AU SECTEUR DE L’ ASSAINISSEMENT.

 

Dans le cadre de l’assainissement de Conakry (composante déchets solides), le prêt de 50 millions d’Euro récemment accordé à notre pays par l’Agence Française de Développement (A.F.D) est une bonne initiative. Parmis les nombreux avantages liés à la propreté de notre capitale dont ce prêt doit apporter son solide appuis, le renforcement de la santé publique de nos populations par l’élimination des insalubrités, la protection de l’environnement et les emplois jeunes constituent de loin les meilleurs objectifs à atteindre.

Pour y parvenir, à l’interieur du secteur même, plusieurs autres activités sont à mettre à niveau pour le bon fonctionnement du futur centre d’enfouissement, object direct du présent prêt. Parmis les activités internes concernées, le volet transport des déchets vers le dit centre est un des défis majeurs à rélever avec efficacité et pérennité dans tout le milieu urbain appelé Grand Conakry.

À l’extérieur du cadre de compétence du secteur de l’assainissement, la qualité de la circulation routière et des infrastructures dédiées à elle dans toutes les zones à assainir doivent être suffisamment satisfaisantes pour le transport des déchets jusqu’à leur destination finale. En cas de faiblesses majeures et prolongées à ce niveau, le coût élevé du transport des déchets impactérait profondement l’approvisionnement du centre d’enfouissement prévu dans la sous préfecture de Kouriah. Cela implique qu’il faudrait, entre autres, rendre nos voies urbaines de desserte solides et très fluides particulièrement aux heures les mieux indiquées pour le déplacement des ordures à transporter constamment.

Une ville moderne et immense fonctionne normalement suivant des mécanismes de régulation d’un ensemble d’activités quasiment interdépendantes ou liées. Autrement dit, le mieux-vivre dans une grande ville moderne implique la réussite de chacune des principales activités urbaines, qui ont l’obligation de se soumettre à plusieurs égards aux propriétés de la logique systémique. Notre capitale Conakry, autrefois Perle de l’Afrique de l’ouest ne saurait échapper à cette pésanteur incontournable.

D’autre part, en plus du respect de tous les critères de l’art pour la réalisation de notre futur centre d’enfouissement moderne dont la durée de vie doit être rationnellement longue, il faudrait:

1) Préserver énergiquement la superficie de 100 ha prévus pour ce centre;

2) Veiller strictement à ce qu’autour de cette zone d’enfouissement, les règles de l’urbanisation moderne soient permanemment de rigueur.

Le futur centre, malgré nos espoirs, ne saurait être la seule alternative pour un assainissement réussi dans grand Conakry. Cumulativement à lui, plusieurs autres solutions de traitement de déchets solides sont à expérimenter à grande échelle, qui sont entre autres:

a) Le récyclage des différentes catégories de déchets solides (notamment les pavés écologiques, l’écobéton préparé avec des fibres plastiques incorporées,….);

b) La méthanisation pour des bésoins énergétiques et culinaires des ménages;

c) Le compostage pour l’obtention des angrais naturels;

d) Des incinérations pour des besoins énergétiques;

e) La réutilisation rationnelle de certains objets avant leur phase de déchet ultime, etc……..

De nos jours, au regard des nombreux avantages à tirer dans les déchets, dont certains sont à juste titre appellés les « nouvelles ressources », nous devons plutôt nous attacher résolument à la gestion de ce secteur avec beaucoup d’intérêts à ý tirer.

En effet, par des mesures incitatives, nous pouvons faire du secteur de l’assaissement un maillon fort pour le développement durable dans notre pays.

Pour la réussite de ce pari, chacun en ce qui est de sa capacité doit apporter sa contribution.

Ensemble, soyons de plus en plus passionnés pour les choses du développement de notre pays. Ainsi, nous ne récolterons que l’amour, l’honneur et le bonheur pour tous.

 

(Par Balla Moussa Konaté, ingénieur des ponts et chaussées)