Ce mercredi 28 septembre 2022 , à l’initiative conjointe de l’Institut Tunisien pour le Travail Inclusif ( TILI) et de la Fondation américaine Global Fairness Initiative ( GFI), se sont tenus à Tunis les les séances de travail du Premier Forum Régional Africain sur la Transformation du Secteur Informel et le Dialogue Social Inclusif.
A cette occasion solennelle, les organisateurs ont fait appel à l’expertise de l’ancien Premier Ministre guinéen Kabiné KOMARA pour procéder à l’ouverture et l’inauguration des travaux et bénéficier de ses orientations, en sa qualité de membre atitré du Conseil d’Administration de la Fondation Global Fairness Initiative, fondation créée par l’ancien Président Bill Clinton et dont le siège est à Washington.
La tenue de ce Forum est l’aboutissement d’un long travail que la Fondation a entrepris en Tunisie dans le cadre d’un vaste projet novateur qui a engagé les autorités compétentes et les responsables sociaux de ce pays à travers un dialogue social inclusif pour créer des conditions décentes , plus rémunératrices et davantage de protection sociale aux travailleurs du secteur Informel et ainsi, accompagner progressivement leur intégration au secteur formel.
En partenariat avec l’institut Tunisien pour le Travail Inclusif ( T.I.L.I), ce projet a permis, après 10 ans, de doter ce pays d’outils et dispositifs juridiques et de pratiques qui ont permis d’améliorer sensiblement le sort des travailleurs du secteur informel et son évolution significative vers plus de reconnaissance.
Sachant que près de 70% de travailleurs en Afrique relèvent du secteur informel, il est évident que toute initiative pour l’amélioration du niveau de rémunération et de protection sociale des hommes et femmes de cette importante couche sociale aura un impact significatif sur l’accélération de la croissance et l’élévation du niveau global de vie des pays concernés.
C’est la raison de la tenue de ce forum qui a réuni un excellent groupe d’experts, des représentants d’institutions et associations tunisiennes ainsi que des leaders des unions des travailleurs informels pionnières asiatiques et africaines auxquelles ont pris part des Organisations syndicales et sociales de Côte d’Ivoire, du Libéria, du Ghana, du Kenya et de l’Afrique du Sud.
Les travaux ont été rehaussés à l’ouverture par la présence de M. Malek Ezzahi, Ministre des Affaires Sociales de la Tunisie
Dans son discours introductif, Kabiné Komara a exhorté les participants à mettre leurs énergies et leurs expertises ensemble pour une amélioration sensible du sort de millions de femmes et d’hommes du secteur informel qui travaillent dans des conditions difficiles, qui manquent de protection sociale et qui sont en plus marginalisés dans les programmes publics de leurs pays.
Le Forum fut effectivement l’occasion d’un partage international des expériences. Les participants ont discuté des défis de l’emploi dans le secteur informel et des stratégies pour faire bénéficier de plus de protection sociale ainsi que de l’importance du dialogue social pour la Transition vers le secteur formel.
Les travaux ont été sanctionnés par un acte historique. Les participants africains ont en effet procédé à la signature d’un Accord pour la création de la première faîtière des Organisations syndicales représentatives du secteur informel en Afrique dénommée « le Conseil Africain des Unions des Travailleurs du Secteur Informel », en anglais » African Council of Informal Workers Unions ».
C’est là une grande avancée dont pourront s’inspirer beaucoup de pays africains pour l’adoption de politiques plus inclusives à l’endroit de ces femmes et hommes dont le rôle est parfois peu valorisé mais dont le rôle dans les économies des pays africains est cependant primordial.
Pour clôturer les travaux du Forum Kabiné KOMARA a remercié le TILI pour son leadership et son partenariat fécond avec GFI. Il a sensibilisé les cœurs des participants en ces termes : « C’est en Tunisie, berceau du printemps arabe que le vendeur ambulant Mohamed Bouazizi , un travailleur informel, s’est immolé par le feu en répondant au harcèlement et aux mauvais traitements qu’il a subis pour le simple fait de gagner sa vie. Son geste désespéré a inspiré des millions de personnes à marcher pour le changement. Agissons pour que son sacrifice n’ait pas été inutile. Engageons nous à assumer les recommandations et les acquis de ce Forum dans beaucoup de pays africains afin que les oubliés et les dépossédés aient une voix et une chance équitable de prospérer dans leur vie.
Sékou kéita
Conseiller Chargé de la Communication