Le Pape François demande l’effacement de la dette des pays pauvres….

Le chef de l’Eglise catholique a délivré ce message Urbi et Orbi, à la ville et au monde, non depuis la place Saint-Pierre devant la foule habituelle mais de l’intérieur de la basilique fermée au public. Lieu où se sont déroulées la plupart des grandes liturgies depuis jeudi saint.

« Ce temps n’est pas le temps des égoïsmes, a aussi lancé François parce que le défi que nous affrontons nous unit tous et ne fait pas de différence entre les personnes. »

D’où sa première demande concernant la dette : « en considération des circonstances, que soient relâchées aussi les sanctions internationales qui empêchent aux pays qui en sont l’objet de fournir un soutien convenable à leurs citoyens, et que tous les Etats se mettent en condition de faire front aux nécessités majeures du moment, en réduisant, si non carrément en remettant, la dette qui pèse sur les budgets des plus pauvres ».

Et cette seconde requête, pour un arrêt des conflits armés que François avait déjà formulée récemment car « ce n’est pas le temps des divisions » : « Que le Christ notre paix éclaire tous ceux qui ont des responsabilités dans les conflits, pour qu’ils aient le courage d’adhérer à l’appel pour un cessez le feu mondial et immédiat dans toutes les régions du monde. Ce n’est pas le temps de continuer à fabriquer et à trafiquer des armes, dépensant des capitaux énormes qui devraient être utilisés pour soigner les personnes et sauver des vies. » Il a alors mentionné, la Syrie, le Yémen, l’Irak, le Liban, Israël et Palestine, l’Ukraine et les « attaques terroristes » en « divers pays d’Afrique ».

Message à l’Europe

Mais il a aussi adressé – nouveauté de ce message 2020 – « une pensée spéciale à l’Europe » : « Il est plus que jamais urgent, surtout dans les circonstances actuelles, que ces rivalités ne reprennent pas vigueur, mais que tous se reconnaissent membres d’une unique famille et se soutiennent réciproquement ». L’avenir de l’Europe en dépend, a-t il prévenu, mais aussi « le monde entier ». Oui, à la « solidarité » européenne a insisté François, non « à l’égoïsme » et à « la tentation d’un retour au passé ».

Evoquant ensuite les crises humanitaires, le pape a cité la région de Cabo Delgado au Mozambique et le Vénézuela. Citant la question des « migrants et réfugiés », il a évoqué « les conditions insupportables » qui sont notamment vécues par les « enfants » en Libye et aux frontières entre la Turquie et la Grèce.

François a aussi attiré l’attention dans les pays touchés par la pandémie sur le sort des « pauvres », de « tous ceux qui vivent dans les périphéries », sur les « réfugiés » et les « sans-abri ». Qu’ils ne soient pas « laissés seuls » et « sans médicament » a-t-il demandé car « ce n’est pas le temps de l’indifférence ».

Contagion

Évoquant, au début de son message, une autre « contagion », celle qui se transmet « de cœur à cœur », c’est-à-dire, « la contagion de l’Espérance », François a tonné pour dire que ce n’est « pas une formule magique » mais « la victoire de l’amour sur la racine du mal » par « la résurrection du Christ ». Elle « n’enjambe pas la souffrance » mais « la traverse ». Dans cet esprit, le pape s’est alors dit particulièrement proche « des malades », de ceux qui « sont morts » et des « familles qui les pleurent » sans avoir pu souvent leur dire « un dernier au revoir ». Il a aussi dit sa gratitude aux « médecins et infirmiers » et les « forces de l’ordre et les militaires » qui œuvres « à la cohabitation civile » ainsi qu’aux « responsables politiques ».

Il a aussi encouragé tous ceux qui « sont restés à la maison » de « manière improviste » coupant « les rythmes frénétiques » mais pouvant « être proches » de leur famille et « jouir de sa compagnie » même s’ils sont « préoccupés par le travail que l’on risque de perdre ».

Le jour de Pâques les chrétiens fête la résurrection du Christ après sa mort sur la croix, relatée par tous les Evangiles. Une occasion, pour le pape – comme à chaque Noël – de délivrer une bénédiction spéciale adressée à la terre entière après lecture d’un « message Urbi et Orbi » toujours adaptée au circonstances du temps et souvent à dimension géopolitique.

Operanews