Des milliers de Gambiens, notamment du mouvement « Operation Three Years Jotna » (« Trois ans, c’est maintenant ») ont manifesté pour réclamer le départ du président Adama Barrow, qui est revenu plusieurs fois cette année sur sa promesse de démissionner à l’issue de ses trois ans de mandat.
Un slogan très court pour un mandat présidentiel qu’ils souhaitent tout aussi bref : « Trois ans ». Parmi les manifestants, Seckou Diaby, qui habite à Paris depuis plus de 30 ans et qui dit être venu spécialement pour exprimer sa colère. « Trois ans, c’est la limite et maintenant, il [Adama Barrow] voudrait qu’on pousse jusqu’à cinq ans, déclare-t-il. La population n’est pas d’accord pour ça. On est venus uniquement pour ça. Depuis le monde entier, des Gambiens sont venus pour ça ».
À l’image de Seckou Diaby, la diaspora est mobilisée contre le président Adama Barrow. Le fondateur du mouvement « Operation Three Years Jotna » (« Trois ans, c’est maintenant ») vit aux États-Unis. Une autre figure du mouvement habite, elle, au Royaume-Uni. Sur place, en Gambie, Hajji Suwareh, qui gère la communication du mouvement, affûte ses arguments contre le président Adama Barrow.
Pétition et manifestation illégale
« Le président fait marche arrière, en disant que la Constitution garantie un mandat de cinq ans, affirme-t-il. Cinq années pendant lesquelles il aura dormi ! On est là pour lui rappeler qu’il a promis un accord de trois ans au peuple gambien, que c’est pour cet accord que les Gambiens ont voté et que c’est cette promesse que nous prenons en compte parce qu’elle a été soutenue par la coalition ».
Une pétition a été remise au porte-parole du gouvernement. Les manifestants demandent le départ d’Adama Barrow et l’organisation d’élections. S’ils n’ont pas obtenu de réponse d’ici un mois, ils menacent de manifester illégalement en direction du palais présidentiel le 19 janvier.
RFI