Les ambassades Américaines et Britanniques inquiètes de la situation en Afghanistan.

Depuis le début du retrait des troupes étrangèresqui s’achèvera à la fin du mois d’août, les talibans ont lancé une offensive d’envergure contre les forces gouvernementales et ont gagné de larges pans du territoire du pays. Des milliers d’Afghans ont quitté leur foyer pour se réfugier dans des villages voisins ou dans les capitales provinciales. Les civils paient un lourd tribut et des massacres de civils sont rapportés dans certains districts, ont indiqué les ambassades américaine et britannique lundi 2 août.

Des accusations qui s’appuient sur un rapport de la commission indépendante afghane des droits de l’homme. Celui-ci indique que « les talibans ont identifié, traqué puis tué des personnes qui travaillaient pour le gouvernement même si elles n’avaient aucun rôle combattant », rapporte notre correspondante à Kaboul Sonia Ghezali. L’organisation s’appuie sur des enquêtes menées à Spin Boldak, un district situé dans le sud du pays, près de la frontière avec le Pakistan et dont les talibans se sont emparés le mois dernier.

Non-respect du droit international humanitaire

La commission dit avoir identifié 40 personnes tuées dans le district par les talibans. Il y a plus d’une semaine, le ministre de l’Intérieur afghan affirmait qu’une centaine de civils avaient été assassinés par les talibans à Spin Boldak. Des médias locaux qui citent les services de sécurité afghans rapportaient il y a plusieurs jours que de nombreux corps sans vie gisaient dans les rues du district. Les talibans ont rejeté ces accusations. Ces combattants ne s’adonnent à aucune chasse aux sorcières ni à aucun pillage, se défendent-ils.

Plusieurs responsables locaux rapportent cependant des violations des droits de l’homme. Fozia Koofi, membre de la délégation gouvernementale qui participe aux négociations de paix à Doha, accuse les talibans de ne pas respecter le droit international humanitaire. Mardi, dans un discours au Parlement, le président Ashraf Ghani a imputé la dégradation de la situation sécuritaire à la décision des États-Unis de se retirer du pays.

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Un programme spécial pour tous ceux qui ont aidé les États-Unis, de près ou de loin

Face à « la hausse de la violence de la part des talibans », le département d’État américain a annoncé lundi être prêt à accueillir plus de réfugiés afghans si leur vie est en danger. Les États-Unis ont accueilli 400 Afghans qui ont collaboré avec l’armée ou l’ambassade, et leurs familles ces cinq derniers jours. Washington se dit prête à accueillir plus de réfugiés afghans si leur vie est en danger.

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Le secrétaire d’État a annoncé la mise en place d’un programme spécial destiné à tous les Afghans qui ont aidé de près ou de loin les États-Unis, mais qui ne remplissent pas tous les critères nécessaires pour bénéficier du visa d’immigration spécial réservé à ceux qui ont travaillé pour l’armée américaine de façon régulière, souligne notre correspondante à New York, Loubna Anaki. « Par exemple, ceux qui ont travaillé sur un projet financé par le gouvernement, mais pas directement pour le gouvernement. Ou ceux qui n’ont pas l’ancienneté nécessaire. Nous avons une responsabilité envers ces personnes. Elles ont été à nos côtés, nous serons à leurs côtés », a expliqué Antony Blinken.

Le secrétaire d’État américain annonce ainsi que les États-Unis sont prêts à accueillir plus de réfugiés et leurs familles si leur sécurité est menacée en Afghanistan avec le retour en force des talibans : « Le peuple afghan mérite une paix durable et la sécurité qui va avec. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour atteindre cet objectif. Nous continuerons à accueillir les réfugiés afghans comme nos voisins en reconnaissance de l’aide qu’ils nous ont apportée malgré le danger. »

Depuis le 30 juillet, les États-Unis ont déjà accueilli plus de 400 Afghans sur les 2 500 dont les demandes ont déjà été validées pour un visa spécial.

RFI