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Lettre ouverte au Président de la transition, Président du CNRD, Colonel Mamadi Doumbouya.

Votre Excellence,

Je salut votre engagement civique et patriotique pour donner une nouvelle dynamique de rassemblement véritable afin d’amorcer le développement réel de notre chère patrie, la Nation Guinéenne.

Je vous félicite pour les prouesses de vos actes posés depuis la prise du pouvoir, le 05 septembre 2021.

Je vous remercie de la mise en œuvre efficace de votre vision de rajeunir la Nation guinéenne loin des fausses promesses politiciennes après nos soixante-trois (63) années d’indépendance.

Je mesure la complexité et l’ambigüité des tâches qui nous incombe toutes et tous, filles et fils de Guinée, dans la conduite de cette transition qui nourrit beaucoup d’espoir, surtout, pour nous les enfants des bas-peuples de la Nation guinéenne.

S’il est facile de détruire, il est très difficile de reconstruire une Nation, longtemps, mimée par les connotations ethniques, les divisions régionalistes et surtout les échecs de nos politiques partisanes, des intérêts égoïstes, de la promotion de la médiocrité au détriment des compétences, la gabegie financière, le parentéisme, le clientélisme, le trafic d’influence, le mensonge d’Etat, la corruption, les détournements, les précarités et l’extrême pauvreté quotidienne dans nos villages et campagnes, bref…

De mes nombreuses années d’expériences de terrain, en Guinée et dans la sous-région ouest africaine, une question me vient toujours à l’esprit : « Aimons-nous vraiment la Guinée ? ». Cette question peut paraître absurde mais, il est plus profond et plein de sens pour moi. Aimons-nous la Guinée pour lui voler ses ressources et ne laisser presque rien à la Nation ? Aimons-nous la Guinée pour faire semblant d’aider sa pauvre population au profit de sa propre famille ? Aimons-nous la Guinée pour faire de sa jeunesse, un instrument au service des politiques plutôt que des acteurs de création des richesses pour l’économie du pays ? Aimons-nous la Guinée pour asservir nos mères, nos sœurs, nos foyers à une misère récurrente, aux mamayas politico-folkloriques, à la mendicité intellectuelle, aux viols, aux violences, aux violations des droits humains, entre autres… ? Aimons-nous la Guinée pour fouler au sol nos lois et règlements qui fondent notre république, notre souveraineté, notre devise ? Aimons-nous la Guinée quand des Plantons, aux chefs-secteurs, chefs de quartiers, Maires, sous-préfets, Préfets, Députés, Gouverneurs, Ministres adoptent l’unique loi silencieuse de : « Je Prends pour moi ; demain, on va m’enlever à ce poste » ? Aimons-nous la Guinée quand la « Justice », notre devise nationale, est instrumentalisée, corrompue ? En vérité, « qui trompe qui en Guinée » ?

Une réalité bien dommageable pour notre pays, la Nation, nos ressources internes, nos contribuables guinéens, nos aides et ressources extérieures.

Monsieur le Président,

J’observe bien, depuis l’avènement de la prise du pouvoir par le Comité National de Rassemblement pour le Développement (CNRD), le 5 septembre 2021, que vous mettez assez d’énergie pour poser des actes d’apaisement des tensions en vue de rassurer et rassembler les guinéennes et guinéens autour d’une aspiration légitime : « La Guinée d’abord » ; « La Guinée notre patrimoine commun » ; « La Guinée, l’amour et la défense de nos couleurs ». Dieu vous bénisse et la Nation guinéenne !

J’observe la mise en place progressive des institutions de la Transition telles qu’édictées dans notre Charte de la Transition. C’est à cet effet que je veux apporter ma modeste contribution dans le cadre de la mise en place du futur Conseil National de la Transition (CNT).

Je propose une piste de solution pour tenter de régler les polémiques de la classe politique guinéenne sur leur mésentente dans la répartition des quinze (15) postes à pourvoir au sein du Conseil National de la Transition (CNT).

En effet, la classe politique guinéenne est composée de cent quatre-vingt-un (181) partis politiques reconnus par la loi guinéenne (selon les données du Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation).

La proposition est de subdiviser en trois (3) grands groupes politiques : 1. le groupe mouvance, 2. le groupe opposition et 3. le groupe des modérés pour 5 postes à pourvoir pour chacun.

Ce qui revient à définir chaque entité, en partant des expériences de la période du pouvoir déchu, de 2010 à 2021 :

  1. Le Groupe Mouvance ou Ex-Mouvance : regroupe le RPG-AEC et les Alliés ; 5 postes à pourvoir ;
  2. Le Groupe de l’Opposition ou Ex-opposition : regroupe l’UFDG et les Alliés, 5 postes à pourvoir ;
  3. Le groupe des Modérés : regroupe les partis politiques n’étant ni de la Mouvance ni de l’opposition ou des ‘‘Centristes’’, 5 postes à pourvoir.

Ainsi, pour la répartition de ces cinq (5) postes au sein de chaque entité :

  1. Pour le Groupe Mouvance : 1 poste pour le RPG-AEC d’office et les quatre (4) postes pour les Alliés ;
  2. Pour le groupe Opposition : 1 poste pour l’UFDG d’office et les 4 postes pour les Alliés ;
  3. Pour le groupe Modéré : 1 poste au plus grand parti implanté sur le territoire national, et les 4 postes pour les Alliés.

D’aucuns verront cette proposition d’un œil critique selon leur position. C’est tout à fait normal car aucune œuvre humaine n’est parfaite. Je veux inviter tous les guinéennes et guinéens, à mettre de côté nos intérêts discordantes pour sauver notre chère Patrie ; notre Nation guinéenne qui a tant souffert de nos calculs politiques égoïstes.

J’invite toutes les guinéennes et les guinéens à une prise de conscience collective pour faire avancer notre Etat sur des bases solides des réformes véritables de notre jeune Démocratie.

J’invite toutes les filles et tous les fils de la Nation à un sursaut de Patriotisme pour nos jeunes générations actuelles et celles à venir. Je reste convaincu que : « Nuls autres ne construira la Guinée à la place des Guinéens ». Il est temps de mettre la balle à terre et repenser notre avenir, ensemble, main dans la main, pour une meilleure Guinée à l’horizon 2050.

Si nous le voulons, nous le pourrons, ensemble, sans distinction aucune de race, d’ethnies, de religion… Notre volonté collective de la Nation forgera notre chemin vers notre rassemblement, notre réussite face aux nombreux défis d’un développement harmonieux avec le concours de toutes les filles et les fils de la Patrie.

Dieu bénisse la Guinée !

Dieu bénisse les guinéennes et guinéens !

Conakry, le 15/11/2021

Un Citoyen Guinéen

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