Le 3 mai rappelle aux gouvernants la nécessité de respecter leurs engagements en faveur de la liberté de la presse. Cette journée, dédiée à la profession journalistique, offre l’occasion de réfléchir sur cet exercice et d’en tirer des enseignements. 

Elle constitue également un tremplin pour évoquer nos confrères emprisonnés. Il est essentiel d’utiliser cette journée pour réfléchir à l’éthique et à la déontologie de notre métier, tout en tenant compte des dérives observées chez certains professionnels.

Dans le contexte actuel du paysage médiatique guinéen, des doléances suffisent-elles à éclaircir la situation de notre confrère Habib Marouane Camara ? À ce rythme, comment les responsables des associations de presse envisagent-ils de plaider pour le rétablissement des acquis en matière de liberté de la presse obtenus dans les années 2000 ? Étant donné la situation actuelle de l’espace médiatique guinéen, comment les responsables des médias parviennent-ils à s’adapter aux conditions actuelles sans attirer l’attention négative sur eux ?

Je suis convaincu que la majorité des professionnels des médias guinéens sont prêts à établir un consensus sur la révision d’une nouvelle charte de conduite. Je pense que les dirigeants de presse seront ouverts à accepter des propositions émanant des autorités pour mettre fin au chômage technique des employés dans les entreprises médiatiques. Je suis persuadé que nos dirigeants seront enclins à assouplir les nouvelles mesures qui affectent l’exercice du journalisme.

La décennie 2010 a marqué le véritable début de l’âge d’or de la presse guinéenne, avec les premières élections présidentielles sans un candidat à sa propre succession. Cette période a été celle de la synergie des radios, de l’explosion du nombre de stations de télévision et de la prolifération des groupes de médias. Une génération de journalistes émérites a vu le jour, mais l’arrivée de nouveaux dirigeants a bouleversé cet élan.

Cette lutte a été menée par des journalistes convaincus, qui se sont battus, ont négocié et plaidé auprès des autorités pour que la démocratie guinéenne soit effective et reconnue au-delà de nos frontières, comme le prouve notre confrère Abdoul Latif Diallo.

Après deux reports successifs, initialement prévus le 7 mars et le 1er juin 2024, en raison de restrictions ayant lourdement paralysé le secteur des médias, les Médias Awards de Guinée (MAG) s’apprêtent à organiser leur quatrième édition en 2025, placée sous le thème : « Mines et développement durable : quelles perspectives pour la Guinée de demain ? Simandou 2024 ? ». Les Médias Awards de Guinée se tiendront ce soir, le 3 mai 2025, une date symbolique consacrée à la Journée mondiale de la liberté de la presse.

Engageons-nous à plaider pour la presse guinéenne, à l’instar des journées nationales de concertation sur « l’information » de juin 1991. Plaidons auprès des autorités pour que la presse guinéenne puisse se rétablir, comme nos aînés l’ont fait lors de l’adoption des lois organiques portant sur la loi N°91/005/CTRN relative à l’existence légale de la presse privée en Guinée.

Par Tidiane Diallo
Journaliste
tidiani83@gmail.com
0033623127079