Arès la manifestation du 05 juin dernier, il y avait du monde à la place de l’Indépendance de Bamako. Pour la manifestation de ce vendredi 19 juin, la contestation populaire dirigée par l’imam Mahmoud Dicko a drainé autant sinon plus de monde que la fois dernière.
15h20 minutes,montée de l’imam Mahmoud Dicko sur le podium installé à la place de l’Indépendance. Place aux interventions. C’est Cheick Oumar Sissoko du Mouvement Espoir Mali Koura (EMK) qui est chargé rendre public la déclaration des manifestants. Le peuple, a annoncé Cheick Oumar Sissoko, ira remettre une lettre de démission au président de la République. «Le président aura une heure pour rendre sa démission», a indiqué le porte-parole. Et de proclamer: «Sinon, le peuple évoquera son droit constitutionnel qui est la désobéissance civile».
En présence de Modibo Sidibé, ancien Premier ministre; de Mme Sy Kadiatou Sow, ancien Gouverneur du district de Bamako et de l’ancien député Oumar Mariko, l’Imam Dicko prend la parole. Devant des centaines de milliers de personnes venues l’écouter, le guide religieux, quelques instants après avoir dirigé la prière de vendredi dans sa mosquée de Badalabougou, a parlé avec toute la maitrise de l’art oratoire que l’on lui connait.
«Koro, écoute le peuple»
L’Imam Dicko a fait le point de la situation du pays depuis la manifestation du 05 juin. «J’ai pris la parole le 05 juin et j’ai demandé à mon grand frère (ndlr, IBK) d’écouter le peuple. Je vais être transparent avec vous. Une semaine après, rien n’avait été dit, rien n’avait été fait. Comme si ce n’étaient ne pas des dignes fils du pays qui ont manifesté». «Après des gens soucieux du pays l’ont appelé pour lui parler».
«J’ai pris la parole devant le président lui-même. Et je lui dis: «Koro, écoute le peuple». Je ne dois pas être hypocrite. «Je lui ai dit: «si tu n’écoutes pas ton peuple tu finiras par la mauvaise manière». C’est à cette occasion, qu’il apprit l’engagement de parler au Peuple.» «Je tends la main», il a dit. On t’entend la main à celui qui est loin. Rien de concret n’a été dit: «Venez au dialogue, on va former un Gouvernement d’union nationale».
Pendant plus d’une demi-heure, L’Imam Dicko a dénigré les mesures annoncées par le président Ibrahim Boubacar Keita. Il a ensuite appelé au calme. «L’image qu’on veut nous donner, c’est la violence, la casse, non ! Nous pouvons nous retenir et obtenir ce que nous voulons». Concernant la demande de Cheik Oumar Sissoko de marcher tous ensemble jusqu’au Palais de Koulouba pour remettre la lettre de démission au président IBK, l’Imam Dicko conseille l’envoie d’une délégation restreinte.
Une décision exécutée sur le champ par l’envoi de la délégation conduite par Issa Kao Djim et Pr Clément Dembélé. Cependant, l’Imam Dicko a prévenu: «à partir d’aujourd’hui, on pense que les gens vont se disperser et c’est tout. Tant que nous ne sommes pas satisfaits ça continue et ce qui a été dit (désobéissance civile) sera appliqué partout au Mali».
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