Dans la foulée de la célébration de l’anniversaire des deux ans de gestion du CNR, les opposants au pouvoir militaire de Conakry ont appelé hier, 5 septembre 2023 à manifester pour dénoncer le manque de dialogue. Ces manifestations qui se sont soldées par des morts d’adolescents suscitent à nouveau les débats chez plusieurs acteurs politiques sur leurs conséquences.
Le président président du Rassemblement National pour le Progrès de Guinée (RNPG) Bella Kamano, a qui nous avons tendu notre micro, rappelle que manifester est un droit consacré dans la charte de la transition. Mais, il serait préférable d’observer une trêve pour éviter les morts, et surtout ne pas favoriser un glissement du chronogramme de la transition .
« D’entrée, je présente mes sincères condoléances à toutes les familles éplorées ainsi qu’aux populations guinéennes. S’il y’a une chose qui ne substitue pas, c’est la vie. C’est pourquoi, lorsque vous perdez un proche votre premier réflexe est de le pleurer parce vous ne le reverrez plus.
Par ailleurs , je rappelle que la manifestation est un droit consacré dans la charte de la transition. Donc, personne ne devrait mourir en l’exerçant pacifiquement .
Je suis autant choqué encore. Il faut empêcher les vieux démons ressusciter dans notre pays. Raison pour laquelle nous avons demandé pendant le dialogue que, les manifestations soient suspendues pour éviter d’avoir à compter des âmes innocentes. Une transition est une période avec deux bornes plantées. Et maintenant que la durée de 24 mois a été actée, les pros et les contre CNRD doivent éviter à tout prix d’offrir un alibi à un probable glissement », conseille cet acteur politique.
Selon le président du RNPG, cette date anniversaire de la prise du pouvoir par le CNRD devrait être mise à profit, pour évaluer objectivement sa gestion sur la base de leurs promesses. Les manifestations pour lui, ne sont pas un outil d’évaluation en pareilles circonstances.
« En tant que guinéen, je considère cette date anniversaire du CNRD comme une opportunité à mettre à profit pour évaluer objectivement les deux ans de gestion. Parce qu’à la prise du pouvoir par le CNRD, il fait plusieurs promesses aux guinéens.
C’est donc le moment de leur reconnaître certaines qui sont tenues et, d’autres qui ne le sont pas. Et leur demander les raisons de cette non tenue. De cette manière, les guinéens les auraient mis face à leur propre conscience. Surtout qu’en démocratie, on peut s’exprimer de plusieurs manières par le biais d’une foultitude de canaux.
Pourquoi recourir toujours aux stratégies qui débouchent sur des cercueils ? Les manifestations ne sont pas un outil d’évaluation en pareilles circonstances. D’ailleurs, elles ne mèneront qu’à une série macabre de bilan. Que Dieu puisse accorder son pardon aux guinéens qui ont perdu la vie, et inspirer nous qui avons la chance de vivre encore ».Conclut religieusement.
Bella Kamano.