Manifestations à Kankan: le principal accusé Ansoumane Kaba,alias Kaba Guiter brise le silence. »je n’aime pas la corruption, c’est pourquoi ils me font la guerre. « 

Les jeunes de Kankan, deuxième ville de Guinée, et également de Siguiri réclament le courant électrique et un barrage hydroélectrique pour la région. Pourtant se trouvant dans le fief du parti au pouvoir. Ces réclamations qui se font sous forme de protestations  ont été émaillées de violences, causant de nombreux blessés et des dégâts matériels importants.

Lorsqu’on demande qui est derrière ces mouvements de contestations ? Un seul nom revient : Ansoumane Kaba, riche homme d’affaires, PDG de la société Guiter SA, qui a le projet de construction du barrage de Kogbédou, dans Kérouané. L’intéressé qui visiblement n’en peut plus a ouvert son cœur à Kibaro224. C’était en langue maninka…

« Quand j’ai envoyé ma lettre de manifestation d’intérêt au ministre, il y a beaucoup qui se sont levés pour dire au ministre de ne pas me donner, mais Dieu a fait que le ministre m’a choisi pour la réalisation du barrage. Le premier contrat à signer dans le domaine de barrage s’appelle MOU où les taches de la société retenue sont inscrites et les tâches que le gouvernement doit accomplir, alors la société peut perdre le contrat une fois que ces tâches ne sont pas exécutées. Alors quand j’ai commencé les travaux, on m’a dit que les travaux sont faramineux donc de faire tout possible de m’associer à une autre société qui est spécialisée dans la construction des barrages, Dieu a fait que le choix était tombé sur la Société Internationale De Travaux Maroc (SINTRAM SA), une société marocaine. Quand cette société est venue, nous avons signé un autre accord et nous avons tous signé cet accord.

Quand les travaux ont commencé nous avons contacté le laboratoire qui est chargé des études du sous-sol au Maroc, nous leur avons donné le contrat, ceux-ci sont venus et ont fait des études jusqu’à 8 mois. C’est ainsi nous avons vu qu’il n’y a aucun problème à Kogbèdou puisque le sous-sol de Kogbèdou est constitué que de grottes. Il fallait construire des murs de béton jusqu’en profondeur de l’eau, nous l’avons fait avec une centaine de mètres cubes. C’est moi qui avait fait tout cela. Alors le partenaire a vu tout ce qu’on peut utiliser comme outil de travail pour construire un barrage existe déjà avec moi.

Quand nous avons fini cela, nous sommes allés chercher de l’argent. Et parmi ces 4 barrages, c’est Kobgèdou seul qui a pu être démarré et c’est moi qui l’ai transformé en site où on peut construire un barrage électrique car il y a un document que personne n’avait eu auparavant, c’est ce document que nous nous avons acheté en Allemagne à hauteur de 15.000 € donc c’est avec ça que nous avons fait le travail et nous avons même lancé l’appel d’offres pour les grosses machines qui vont descendre dans les eaux, l’appel d’offres est fini et nous avons même retenu deux grandes entreprises pour cela, nous allons faire le choix parmi ces deux.

C’est après tout ça que tu peux venir voir le gouvernement pour signer une convention entre vous. C’est-à-dire combien sera vendu l’électricité qui viendra du barrage, c’est le plus important et nous avons signé cette convention le 23 février 2017. C’est après tout ça qu’on crée une société qui va gérer le barrage et cette société a été créée du nom de TRAMAG (Travaux Maroc-Guinée) et après la création de TRAMAG, nous avons alimenté les comptes dans les banques et c’est dans ça nous avons payé les travailleurs et ceux qui sont venus du Maroc pour les études du sol.

Nous sommes restés dans ça, le gouvernement nous a écrit en disant qu’ils veulent revoir le prix tout en diminuant et c’est ce courrier qui a fait qu’on ne pouvait pas continuer les travaux parce que les bailleurs ne comptent que sur les prix, alors si vous n’êtes pas d’accord sur ce prix le travail ne peut pas continuer. C’est ainsi que nous avons écrit au gouvernement en demandant une rencontre pour avoir une issue finale par rapport à ce problème de prix, c’est cette rencontre qui devrait se tenir en février 2020 mais cela a coïncidé à l’implosion de la pandémie du Coronavirus;

Il y a une banque à Djeddah, Banque Islamique de Développement (BID) quand ils ont vu ce projet ils se sont même engagés de payer 25% du financement global. Donc nous, nous allions payer 25 %, la BID 25 % et le reste des 50 % devraient être payés par les bailleurs de fonds.

Le ministre nous a demandé de recruter une autre personne au compte de TRAMAG pour le BOT (Build-Operate-Transfer ou construction-exploitation-transfert) , il aurait pour tâche de contrôler le barrage et l’entretien des machines sur place. Après le ministre nous a encore écrit qu’il voudrait que le gouvernement soit dans TRAMAG, nous avions répondu qu’il n’y a aucun problème.

Quand nous avons fait l’appel d’offres pour les machines, cela nous a permis d’être en contact avec les Norvégiens (Fonds souverain de la Norvège), eux ils ont pris les 40 % et le partenaire a pris 30 %, moi 30 %. C’est après tout ça, les Norvégiens-là sont venus j’ai même mis un hélicoptère dans leurs dispositions ils sont partis à Kankan, ils ont été voir Kogbèdou et Franconédou et ils sont rentrés contents mais c’est ce qui a coïncidé avec le courrier du gouvernement pour la discussion du prix dont j’ai parlé sitôt. Ils ont tout arrêté qu’il faut que nous nous comprenions avec le gouvernement par rapport à ce problème de prix. Nous étions dans cette posture, la revendication des jeunes a commencé.

Ceux qui ont dit de leur donner 1% du financement du barrage ne savent pas ce qu’ils disent vraiment. Sur le terrain, les endroits qui ont été remplis de terre, ces terres ne sont pas venues du ciel, les machines qui ont cassé la montagne sont toutes nouvelles, les trous qui ont été creusés sont à des milliers de profondeur sous la terre. Ce sont des millions de dollars que nous avons mis là-bas.

J’ai eu une réunion avec le secrétaire général de l’ACGP (Administration et contrôle des grands projets) et celui qui est chargé de l’interconnexion et quand j’ai soumis les documents à ceux-ci, ils n’ont rien trouvé à dire parce qu’ils savent.

Ils sont partis dire que ce sont les sages qui se sont levés pour démarcher pour qu’on me donne ce contrat, ce qui est faux alors que j’ai le contrat depuis 2017 et tout ce que le contrat a dit j’ai tout rempli jusqu’à ce jour. Des gens sont venus me voir de leur donner des commissions. Quand les jeunes ont commencé les revendications, ils sont partis dire au président de la République que c’est moi qui soutiens les jeunes, que c’est moi qui donne l’argent aux jeunes de sortir. Mais ceux qui ont tenu ces propos, je tais leurs noms, il y a un qui est venu me voir dans mon bureau de lui pardonner qu’il faisait partie de ceux qui ont menti sur moi. Il y a même des gens qui sont partis à 4 heures du matin à Kogbèdou, mais pour quoi faire ? Est-ce pour marabouter les lieux ? Il a fallu que les gardiens les interceptent. Mais je vais vous dire, ceux qui gâtent cette ville (Kankan. ndlr), Taliby Dabo est la première personne et Fabou Chérif.

Moi, je ne connais même pas ces jeunes qui manifestent. Donc tous ceux qui racontent des choses sur moi, s’ils sont sûrs de ce qu’ils disent, qu’ils viennent on va jurer sur le Coran. Ils n’ont qu’une seule intention c’est de freiner le projet d’électrification de Kankan, ils veulent faire souffrir le président.

Ce que moi je fais au RPG personne ne le fait, dans l’administration même dans le privé, personne. J’ai donné 200 motos aux responsables du RPG des 08 préfectures de la Haute Guinée, j’ai offert encore plus de 6.000 chaises pour les réunions, j’ai aussi mis mon camion à leurs dispositions. Celui qui t’a fait tout ça, tu ne dois pas jeter des pierres à cette personne. Mais ce n’est pas le président, ce sont des gens avec lesquels je partage Kankan, ils viennent tous de Kankan. Ils savent ce que je suis en train de faire c’est pour la prospérité de Kankan mais ils veulent me nuire mais je donne pour moi à Dieu.

Tous ceux qui disent que je ne leur ai pas donné de commission peuvent aller chercher ailleurs. Car tout le monde connaît chez moi,  je n’aime pas la corruption, c’est pourquoi ils me font la guerre. »