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Paternité de Macenta : les mises en garde des jeunes Tomas vivant à Conakry aux Tomas-manias.( Déclaration)

Les ressortissants de la communauté Toma ont fait une déclaration samedi 9 janvier 2021 suite au conflit intercommunautaire qui a eu lieu entre Toma et Toma-Manian dans la commune urbaine de Macenta.

Voici l’intégralité de la déclaration qui a été rendu public par Benjamin Béavogui dans la salle de conférence de la maison de la presse sise à Kipé/Ratoma.  

Suite aux évènements malheureux survenus à Macenta au sujet de
l’inauguration de la résidence du patriarche du 26 au 27 décembre 2020, ayant entrainé vingt-deux (22) morts et de nombreux blessés ainsi que des dégâts matériels importants, nous, jeunes loma  de Macenta résidents à Conakry, regrettons de tels actes de barbarie.

Nous adressons nos Condoléances les plus attristées aux familles
endeuillées et souhaitons un rétablissement rapide aux blessés.
Cependant, nous contestons un paradoxe à Macenta: Une communauté qui revendique le statut de fondateur d’une ville où ses arrières parents ont été accueillis  avec hospitalité. ( Lire le rapport final du PNUD sur l’Étude diagnostique des causes des
Conflits récurrents en Guinée forestière, 2016, à la page 45 et 71
disponible sure net).

La chefferie traditionnelle ne s’acquiert pas par les armes, ni par
l’intelligence ou les moyens, «elle se transmet par héritage de père aux frères et fils ou aux neveux
(lire les ouvrages de Jacques Germain, Peuples de la Forêt publié en 1984, et  de Domi Jean-Marie Doré, La résistance contre l’occupation coloniale en Région Forestière
publié en 2009).

Par méconnaissance de l’histoire générale de la Guinée qui reconnait
le statut  d’autochtones aux peuples de la forêt dont les Toma ou Loma à Macenta, les Kpélè à Nzérékoré, les Könö à Lola,  les Manon à Yomou et les Kissi à Guéckédou et Kissidougou, ces personnes continuent de propager des contre vérités.
Qui peut  contester l’administrateur colonial Jacques Germain et
l’écrivain Domi Jean-Marie Doré ?

Les Toma se sont d’abord sédentarisés en pays Kouranko et Kissi
actuels vers 1570-1600, avant de descendre en trois vagues
successives vers Macenta où ils n’ont trouvé  sur  les lieux aucune espèce de vie humaine avant de rencontrer les Kpélè  à l’Est.  On parle de Malinké et de Konianikė au Nord de Macenta. Les Konianiké y avaient formé un royaume en 1864 notamment à Kouankan.
La Tombe du Fondateur de Macenta,  Massa Konogui existe. La marque de la langue toma sur le nom de la ville (Massata devenu par déformation Macenta),  les collines et plateaux environnant la commune urbaine de Macenta nommés en toma (Kpainghizé), Woko, Woloto, Kalivassa, etc.) et les cours d’eau (Zézinada, Wonigba,
Zazazia, Bologo etc.) sont des preuves de la paternité du statut de
fondateur de Macenta à la communauté loma. Le couplage du toma avec le koniaké, communauté allochtone que communauté autochtone loma a accueillie à Macenta sont des preuves tangibles de l’hospitalité légendaire des tomas que les soi-disant intellectuels veulent falsifier. On ne confond pas la création d’une organisation à la création d’un Village.

En attendant la réponse de la communauté loma.
Les jeunes loma de Macenta  résident à Conakry, mettent en garde ces personnes contre toute falsification de l’histoire de la fondation de Macenta. Nous invitons les jeunes de la Guinée forestière et des autres régions du pays à signer un pacte de paix et de développement pour freiner le repli identitaire en Guinée.

Nous encourageons I’Etat à poursuivre l’enquête déjà ouverte et à
accélérer la procédure judiciaire concernant les personnes arrêtées
dans cette tragique affaire afin de libérer les innocents et d’établir
la vérité historique de la fondation de Macenta.
Quant à la fondation du village de Massata (Macenta), nous invitons
fraternellement la communauté Toma-Manian à une confrontation
intellectuelle pour élucider l’appartenance de la paternité de la
ville de Macenta.

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