Qu’est-ce qui explique la résistance de l’Afrique au coronavirus?

Alors qu’on avait prédit un scénario catastrophique en Afrique avec des milliers de morts suite au Covid-19, contre toute attente, le continent s’en sort plutôt bien par rapport au reste du monde. onze semaines après son apparition en Afrique, la pandémie du Coronavirus n’aura pas provoqué le séisme sanitaire tant redouté.

Si l’on s’en tient au Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC) basé à Addis-Abeba, au jour d’aujourd’hui, l’Afrique qui compte 17% de la population mondiale enregistre 44 034 contaminations au Covid-19 (soit 1,2 % du total mondial) et 1 788 morts (0,7 %). Des résultats moins inquiétants que ceux enregistrés en Europe et aux Etats-Unis.

Mais qu’est ce qui peut expliquer cette résistance du continent africain face à la pandémie du coronavirus?

Pour le virologue Yves Gaudin, les températures les plus élévées sont défavorables à la résistance du virus. Yves Gaudin pense que les Africains ont une meilleure santé immunitaire quand le temps est plus chaud.

A cela, il ajoute que lorsqu’il fait chaud, la stabilité des gouttelettes qui contiennent le virus ne favorise pas sa transmission. Lorsque la gouttelette tombe sur une plaque métallique en Europe, elle résiste parce qu’on est à 15 degré alors qu’en Afrique on est à 40 degré. Ce qui ne favorise pas la résistance du virus. L’argument de l’âge a aussi été évoqué. Le fait qu’en Afrique l’âge médian est de 19 ans justifie pourquoi le taux de mortalité causé par le coronavirus n’est pas aussi élevé. Le système immunitaire des jeunes est assez résistant aux effets nocifs du virus.

Au regard de tout ceci, il faut dire que l’Afrique a réussi à dérouter toutes les prédictions comme celle qu’énonçait un rapport de la commission économique de l’Union africaine (UA), mi-avril, anticipant 300 000 morts même si le continent adoptait des mesures maximales de précaution.

« On apprécie le fait qu’à ce jour l’hécatombe ne s’est pas produite », avait relèvé Yap Boum, épidémiologiste à Yaoundé et représentant régional d’Epicentre, la branche recherche et épidémiologie de Médecins sans frontières (MSF). « Pour l’instant, nous sommes agréablement surpris et un peu rassurés de voir comment l’épidémie évolue, abonde Elisabeth Carniel, directrice du Centre Pasteur du Cameroun. L’Afrique ne connaît pas, en tout cas pour l’instant, l’explosion qui avait été prédite sur la base de modèles en vigueur en Europe. »

Afrikmag