Je n’ai pas contre Dr. Ibrahima Kassory Fofana, une quelconque haine comme ses kassoryistes peuvent l’imaginer. D’ailleurs, de leurs appréhensions, je m’en soucis peu.
Plébiscité à la tête de l’autre RPG, Dr. Kassory Fofana Président de la Guinée m’a l’air de la réincarnation de la somme des régimes Alpha Condé et Lansana Conté. En tant que jeune, cela envoie à se pencher sur ce que risque la Guinée ou ce que, du moins, la jeunesse de Guinée doit craindre :
- Je crains le retour des vautours : ce rapace à tête et col nus, on en a vu des milliers dans l’administration guinéenne. Ils survolaient tout le ciel de Kaloum et voyageaient jusque dans nos préfectures et sous-préfectures. Corrompus sont-ils.
- Je crains le retour des fossoyeurs : je m’en voudrais de ne pas faire le deuil anticipé de l’économie guinéenne. Nos fossoyeurs qui ont troué les régies financières et sué du budget national s’activent derrière Kassory et ça craint leur renaissance.
- Je crains les dinosaures : je ne rêve pas d’un possible retour de ces géants dans l’administration. << Tu sais qui je suis >> risque de renaître. Bon, il n’est pas totalement mort aussi depuis le 5 septembre. J’ai peur qu’ils ne surgissent avec toute leur haine et leur avidité de pouvoir.
- Je crains les perroquets : leurs becs sont crochus et de leurs plumages jaillissent beauté. Sauf qu’au dernier régime, ils ont envahi la toile, les antennes des radios, les chaînes de télé et même les rues. Sinistres communicants au service de la corruption et de la mal gouvernance, les perroquets ont empêché le peuple de voir les insuffisances des gouvernants.
- Je crains le retour des renards : ils sont passés inaperçus au dernier régime. Cependant, leur rôle dans la dilapidation des fonds publics est et demeure immense. Les renards ont occupé le second plan, voir le troisième. Ces maîtres de la ruse sont avec le Colonel Doumbouya comme hier avec Alpha Condé et Lansana Conté. Avec Kassory, leur nombre se multiplierait, je le crains.
- Je crains vulgaires Samaritains : ils ont l’air généreux mais ne le sont point. Chacune de leur action est guidée par un flair de feeling à la recherche de l’assentiment du bien-aimé président. Ils font dons, ils se montrent bons, leurs cœurs cependant sont sombres et leurs mains souillées.
- Je crains le retour des loups : aux yeux de fauves et aux stratagèmes dévoreurs, eux-là qui agissent en période de troubles et tirent les ficelles de la discorde pour en profiter. Ils opèrent généralement les nuits. A chaque régime ses loups ! On ne souhaite plus les en avoir.
- Je crains le retour des déchets : ils pullulent à Kaloum, à l’intérieur du pays, dans les communes et partout où on monte le drapeau national. Les déchets ont pris le dessus dans ce pays. L’insalubrité a eu raison de la salubrité. Ceux qui ne valent absolument rien en matière de gestion, occupent les grands bureaux et en bas d’eux, les esprits saints gisent sans le mépris.
- Je crains le serrement de la ceinture et je crains la dèche : les expressions macroéconomiques vont de nouveau nous assourdir. Les raisons du putsch du 5 septembre, c’est aussi parce on avait si serré la ceinture qu’on s’était fait du mal. En venant nous la faire défaire, le Colonel n’a que momentanément mis terme à notre supplice.
- Je crains un vent de mouches tsé-tsé : elles endorment les bas peuples de leur bactérie infectant les systèmes nerveux. Ces mouches qui nous transmettent la maladie du sommeil, on ne souhaite pas les revoir à Sekhoutoureya et dans les départements ministériels. Elles constituent d’éloquents messagers des régimes mais en vérité, leur impact fait accepter des assertions et slogans creux comme « Gouverner Autrement »
Si la jeunesse de Guinée doit soutenir et faire revenir Dr. Kassory Fofana, c’est en ayant la garantie que ces dix raisons de notre peur soient prises en compte. Or, aujourd’hui, derrière l’ex-premier ministre, devant lui, après lui, à côté, au-dessous comme au-dessus, on est tenté à n’avoir jamais confiance. Les têtes, les bouches, les faces, les bras, les nez, les yeux qu’on voit tout autour traduisent notre crainte.
Mory Mara, Journaliste Blogueur, Directeur de Publication Kissidougou24