En Côte d’Ivoire, le dialogue politique entre le pouvoir et l’opposition s’est ouvert.

Les participants viennent de clôturer cette première phase du dialogue politique. Ce premier contact a duré un peu plus d’une heure et a réuni les grands courants de l’opposition politique ivoirienne, à savoir le PDCI [Parti démocratique de Côte d’Ivoire] d’Henri Konan Bédié, le FPI [Front populaire ivoirien] de Pascal Affi N’Guessan et la plateforme EDS, proche de l’ancien président Laurent Gbagbo. Tous étaient réunis autour du Premier ministre Hamed Bakayoko.

À leur sortie, du côté du gouvernement comme de l’opposition, tous se sont dit satisfaits de ce premier échange, qui va dans le sens de l’apaisement politique, après la réélection du président Alassane Ouattara à un troisième mandat le 31 octobre dernier, dénoncée par ses adversaires. Cette même crise politique a conduit à l’arrestation de plusieurs figures de l’opposition. C’est le cas de Pascal Affi N’Guessan, toujours détenu, et de Maurice Kakou Guikahué, numéro deux du PDCI, actuellement hospitalisé à Paris suite à des complications cardiaques durant sa détention.

Pour cette première journée, le Premier ministre Hamed Bakayoko a donné un discours d’introduction, pour les remercier de leur esprit d’ouverture : « Le gouvernement fera tout pour faire avancer les choses. Je compte sur vous pour qu’il y ait également l’esprit d’ouverture. Si on passe de préalable en préalable pour empêcher de faire avancer les choses, on ne progresse pas. »

Le principal objectif de ce dialogue est d’abord de préparer les législatives prévues pour le premier trimestre 2021 avec le sujet toujours aussi brûlant de la Commission électorale indépendante, que les opposants définissent encore comme assujettie au pouvoir. C’est d’ailleurs le point qui a été abordé aujourd’hui, même si aucune des parties ne livre de détails sur les échanges. Le directeur exécutif du RHDP, le parti au pouvoir, Adama Bictogo, affirme que toutes les commissions nécessaires à la poursuite du dialogue seront installées d’ici la fin de l’année.

Mais au-dessus de cette échéance électorale planent d’autres sujets, présentés comme des urgences pour l’opposition, à savoir la libération de ses militants et cadres politiques, comme préalable à tout dialogue.

Georges-Armand Ouégnin, président de la plateforme EDS, atteste que les problèmes urgents ne seront pas évités : « Nous voulons, bien évidemment, discuter dans un environnement apaisé. Vous savez qu’il y a quand même des problèmes… des problèmes au niveau des prisonniers politiques, des exilés. Donc, pour l’heure, nous sommes venus. Il y a un calendrier de discussions qui va se mettre en place mais nous pensons qu’en discutant, nous pourrons régler tous les problèmes. Nous allons régler tous les problèmes ».

Un premier contact vient donc d’être réalisé en présence des tous les opposants. À voir dans quel sens vont évoluer ces débats dans les jours qui viennent.

RFI