Les accusations portées contre plusieurs personnalités publiques ont été classées sans suite par le parquet spécial de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF). L’annonce a été faite ce lundi 5 août 2024, par Aly Touré, procureur spécial près de la CRIEF, sur la télévision nationale.
Les accusations, formulées par un activiste de la société civile en début d’année, concernaient des faits présumés de malversations financières, de violations du code des marchés publics, de contournement des règles de la libre concurrence, de corruption aggravée, de détournements de fonds publics, et d’enrichissement illicite. À la suite de ces dénonciations, le parquet spécial avait saisi l’Agence Nationale de Lutte Contre la Corruption et de la Promotion de la Bonne Gouvernance pour une enquête approfondie.
« Avant d’engager des poursuites, nous devons passer par des vérifications préalables mais celles-ci n’ont pratiquement rien donné comme résultat positif, à date. Les contrats, autour desquels les dénonciations ont été portées, ont été passés au peigne fin. Et nous avons conclu à une absence totale d’infraction. Quand c’est comme ça, le ministère public ne peut rien faire d’autre que de classer le dossier sans suite », a déclaré Aly Touré.
Les personnalités visées par ces accusations incluent Charles Alphonse Wright, ancien garde des Sceaux et ministre de la Justice, Ousmane Gaoual Diallo, ancien ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie Numérique et actuel ministre des Transports, Dr. Bernard Goumou, ancien Premier ministre, et M. Moussa Cissé, ancien ministre de l’Économie et des Finances, et actuel directeur général de la Société nationale pétrole (SNAP).
Pour Dr. Bernard Goumou, les accusations concernaient la rénovation de la résidence des Premiers ministres, un projet évalué à plus de 6 milliards de francs guinéens. Ce dossier avait suscité une vive polémique il y a quelques mois. M. Moussa Cissé, quant à lui, faisait face à des allégations d’extorsion.
Ousmane Gaoual Diallo était accusé d’avoir attribué un marché de rénovation de son département à hauteur de 65 milliards de francs guinéens sans respecter le code des marchés publics. Enfin, Alphonse Charles Alphonse Wright était soupçonné de violations similaires dans l’attribution du marché de l’extension et de la rénovation de la Maison Centrale de Conakry.
Malgré les accusations initiales, les investigations n’ont révélé aucun indice probant justifiant des poursuites judiciaires, à en croire le parquet spécial. En conséquence, il a décidé de classer ces affaires sans suite.