Par ces temps qui courent, il faut être dans une zone non couverte par les irradiations du bilan de la diplomatie guinéenne pour se leurrer. S’il y a un secteur pour lequel le même suffrage s’exprime jusqu’ici, et qui rend fiers ses professionnels, c’est bien la politique étrangère de la Guinée en cette période moins évidente.
Tout aurait pu être facilement obtenu en cette période , sauf la stabilité du pays, la survie aux sanctions et le maintien des relations diplomatiques qui dépendent insécablement de la maîtrise de l’art diplomatique.
Le prix Nelson Mandela, dont le passage aux nations unies a permis d’accumuler des expériences et de fourbir ses armes pour en faire désormais un diplomate aguerri au fait, n’a point besoin de tambouriner un bilan qui fait déjà du vacarme tout seul.
De l’opinion générale , la diplomatie guinéenne consolide absolument ses acquis dans un élan de renouveau. Notamment, l’accent mis sur le volet humanitaire qui place les guinéens établis à l’étranger au centre des préoccupations de leur État. Subséquemment, il fait naître chez eux, le sentiment d’appartenance à un pays, et c’est l’un des segments de ce renouveau qui donne un sens propre à la mission de représentation d’une ambassade.
Il en est de même pour la santé de la politique étrangère de la Guinée qui ne peut s’entretenir que par la qualité et la quantité du personnel sensé l’animer.
Et pour y arriver, l’actuel dépositaire est parti d’un constat patent, pour trouver des solutions pragmatiques adéquates. C’est pourquoi, au vieillissement du personnel il a appliqué le rajeunissement et la féminisation et, face au manque criard de personnel il a comblé le vide.
Parlant de la qualité, il a rendu opérationnel le centre de formation et de perfectionnement diplomatique où passe obligatoirement tous nouveaux promus, conformément au statut particulier de la carrière diplomatique.
Mais en réalité, que valent les misions diplomatiques d’un pays lorsque son personnel est condamné à mendier? Quand on sait que, le représentant d’un pays incarne le pays à tout point de vue. Selon les résultats d’une enquête effectuée par un cabinet indépendant, il ressort que les privilèges d’un diplomate guinéen sont loin derrière ceux des diplomates de la sous -région.
Objectivement, peut-on même mettre dans la balance le salaire d’un diplomate et son importance pour son pays ? Sait-on que les négociations d’un projet économique ou financier par une seule ambassade rapporte des milliards, d’euros ,de dollars, de yens à la Guinée ?
Faut-il rappeler que les nominations et la fixation des salaires ne sont pas le fruit d’une décision impériale ?
D’où il convient de préciser qu’avant Morissanda Kouyaté, le ministère s’est doté d’un statut particulier de la carrière diplomatique sous le magistère du ministre Dr. Ibrahima Kalil Kaba.
Mais à ce stade de la transition où le repositionnment du pays est un axe incontournable de la refondation ; les nominations obéissent à des critères objectifs définis par une base légale.
Par exemple, lorsque le candidat à un poste dans une ambassade a un background avéré et une somme d’expériences certifiées, il ne devrait plus commencer au grade d’attaché d’ambassade. Cela répond aux exigences de la refondation.
Cependant, la puissance par l’influence et le respect par l’image sont étroitement liés à la politique étrangère d’un pays. Combien de milliards de dollars, d’euros ou de roubles les USA, la France et la Russie injectent dans les aides, les accords et conventions pour garder leur influence ?
Pourtant, Isaac Golbert disait : « La diplomatie, c’est faire et dire les plus vilaines choses de la manière la plus élégante. » Peut-être pour la prochaine fois !
Bella KAMANO