Bilan des médias 2022 : « c’est une année d’avancées mais aussi très compliquée » (Président REMIGUI)

L’année 2022 a été très mouvementée dans le paysage médiatique guinéen. Elle a été marquée par des événements heureux tout comme malheureux.

 

Dans un entretien accordé à la rédaction de mosaiqueguinee.com, le président du Réseau des Médias sur Internet en Guinée (REMIGUI), a tout d’abord relaté tous ces les moments glorieux pour la presse guinéenne dont il s’en est réjoui personnellement avant de mettre un accent particulier sur ce qui n’a pas marché.

 

« Au cours de cette année, nous avons enregistré l’acquisition d’une nouvelle maison de presse mise à position par les nouvelles autorités même si ce n’est pas ce qui avait été promis. Nous avons aussi enregistré une augmentation de la subvention que l’Etat accorde aux médias, on est passé de 3 à 6 milliards de francs guinéens alloués aux médias. Il y a eu aussi l’élaboration et la vulgarisation d’un code de bonne conduite des journalistes sous l’initiative de la HAC qu’il faut saluer. On a vu aussi la nomination de beaucoup de nos confrères à des postes de responsabilité à cela s’ajoute quelques gestes dont certains ont bénéficié de façon individuelle de la part des autorités en place… Cette situation qui pourrait être salutaire ne peut pas être masquée par la persistance disons d’atteinte à la liberté de la presse. Nous avons eu des journalistes qui ont été inquiétés, par exemple au niveau du REMIGUI, nous avons eu à gérer un cas où un journaliste a été convoqué dans un camp suite à la publication d’un article sur la disparition d’un camion de tramadol, alors cette situation qui était quand même sans précédent nous avons su la gérer, mais elle est quand même l’illustration du fait que le combat pour le respect de la liberté de la presse doit rester. Nous avons aussi connu des situations de censures, dont la censure reste encore une pratique contre la presse. Nous avons connu beaucoup de situations où nous avons manqué de confraternité où on a enregistré des attaques et des contres attaques entre confrères ce qui est contraire au code de bonne conduite des journalistes, des pratiques du métier. Nous nous sommes affaiblis entre nous alors que nous devrions nous donner la force pour constituer ensemble ce 4ème pouvoir illusoire. Globalement cette année 2022, est une année d’avancées certes sur certains points, mais aussi compliquée », nous a fait savoir Thierno Amadou Camara

 

Poursuivant son intervention, ce journaliste n’a pas manqué d’inviter des confrères d’être toujours professionnels malgré les hauts et des bas auxquels ils sont confrontés afin dit-il, « d’assoir une bonne base » e matière de liberté de la presse en Guinée.

 

« Je demande aux journalistes de faire preuve de plus de responsabilités dans le respect de l’éthique et la déontologie, mais de ne jamais céder face à des actions de corruption. Mais, si nous laissons ces avantages-là conditionner notre façon de faire, si nous nous comportons en complice des autorités contre les autres en ce moment, nous perdrons notre crédibilité et si nous perdons notre crédibilité c’est notre démocratie qui en prendra un coup. Il faudrait qu’on reste ce qu’on est, qu’on reste une presse indépendante, responsable, crédible surtout et qui fait de l’effort pour jouer son rôle », a-t-il demandé