Accueil À LA UNE Bons du trésor, un moyen peu efficace pour une économie sous perfusion.

Bons du trésor, un moyen peu efficace pour une économie sous perfusion.

Au regard de l’impact visible de la pandémie sur la situation économique de la Guinée, avec un cadrage macroéconomique peu satisfaisant ou on constate une baisse de la croissance du PIB réel, une inflation en glissement annuel de 10.6% en décembre 2020 et 12.6% en janvier 2021 et une dégradation poussée du déficit budgétaire ou le niveau a engendré une augmentation du taux d’endettement public passe à 4,6% en glissement annuel pour se situer à 44817 Milliards GNF soit 38,8 du PIB. Cette évolution est conduite par une hausse de la dette extérieure qui augmente de 6,1 % soit 3.021 milliards US et une dette intérieure qui est toujours maintenue à son niveau stationnaire soit 15729,81 Milliards GNF en fin 2020.

 

Face à une telle situation inquiétante dans la mesure ou la vie devient de plus en plus dure ou les guinéens ne savent plus quel sens se vouer. Le mercredi 31 mars 2021, le Comité de Politique Monétaire de la BCRG a tenu, par visioconférence, une réunion ordinaire. Au cours de laquelle il a été question d’examiner la situation économique nationale ainsi que les perspectives à moyen terme. D’où la nécessité d’émettre des bons du trésor pour essayer de soutenir l’économie nationale. Mais de quoi s’agit-il ce mécanisme non interdit dans les économies.

En effet, il faut rappeler que le bon du trésor est tout simple un emprunt à court terme, en Guinée ces bons du trésor constituent une des opérations d’open market de la BCRG (banque centrale de la république de Guinée) qui se déroulent une seule fois dans la semaine généralement les mercredis. Je rappelle qu’ils sont émis et gérés par la BCRG pour le compte de l’Etat à des fins de financement des besoins de trésorerie de l’Etat. Cependant, l’adjudication( Operations d’emprunt auprès des agents spécifiques) de ces bons du trésor se fait sur la base des offres de souscription des banques et des compagnies d’assurance dans l’ordre croissant des taux proposés et les propositions d’offres sont ainsi acceptées ou rejetées, selon la loi de la main invisible du marché (offre et la demande). Aujourd’hui, on peut dénombrer les bons du trésor à 14 jours, 28 jours, 42 jours, 91 jours et 182 jours. Par ailleurs, ce mécanisme permet à l’Etat via le trésor public qui est son dépensier pour mobiliser les ressources afin de combler le déficit budgétaire afin de financer les politiques publiques (infrastructures, paiement des fonctionnaires etc.) puisqu’en réalité, le déficit et la dette ne sont pas mauvais s’ils sont utilisés de façon rationnelle. À court terme ces bons du trésor peuvent paraitre utile puisque l’Etat à des urgences donc il a forcément besoin de ressources, mais à moyen terme, il cause problème puisqu’il ne pourra pas résoudre tout le problème et risque d’affecter le secteur privé qui a aussi besoin d’un certain nombre de financements. En fait, le cas de l’économie guinéenne comme je l’ai toujours dit, il n’est pas conjoncturel ce problème il est de nature structurelle par ce que si le secteur réel s’effondre c’est tout le système économique qui sera affecté avec une économie qui considère le secteur minier comme sa vitrine basé uniquement sur l’exportation sans transformation sur place un mécanisme qui n’a aucun avantage pour la population ( Guinée) sauf les enfoncer dans l’extrême pauvreté et les exposer à des maladies via l’exploitation abusive et sauvage de l’environnement dans son entièreté. Comment voulez-vous que la population récente cette fameuse prospérité partagée si le fruit de la prospérité est amère car la croissance tiré ces dernières années n’a jamais été une croissance inclusive ni pro pauvre à cause de la mauvaise configuration de l’économie. Pourquoi ne pas diversifier en investissant sur des secteurs pourvoyeurs d’emplois et de création de véritable richesse.

 

Aujourd’hui le Ghana n’a plus besoin des injonctions du FMI pour la gestion de son économie par ce qu’il a la capacité d’emprunter sur des marchés financiers internationaux, l’économie doit être bâtie sur la confiance, attirer des investisseurs, les rassurer si non sans quoi vous serez tout le temps dans des programmes qui ne finissent avec les institutions financières et qui vous obligent à reposer vos politique à la gestion de la contrainte budgétaire surtout que vous avez une faible mobilisation de vos recettes. En gros, ces bons du trésor ne pourront pas soigner totalement cette plaie qui a trop perduré dans le temps, ils vont juste la calmer.

 

OUSMANE CAMARA ECONOMISTE

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