Plusieurs fois reportée, la rencontre entre le Premier Ministre et le Quatuor, s’est finalement tenue, ce jeudi 10 novembre.
Le lieu, l’heure, et même l’atmosphère qui a régné pendant cette rencontre, ont été dictés par ce quatuor de mastodontes de la classe politique guinéenne, ironisent des observateurs.
Après avoir cédé devant les caprices des vainqueurs de ce round, les autorités et le trio de facilitatrices qui sont encore et toujours accrochées à leur insipide privilège qui souffre d’une acceptation unanime, ont certainement cru qu’ils pouvaient naïvement espérer d’une issue certaine. Celle de pouvoir, enfin, démarrer le dialogue sur de bonnes roues. Erreur !
Le compromis est quasiment impossible pendant ces circonstances de grandes suspicions, de part et d’autre.
Le Premier Ministre en a appris à ses dépens. Lui qui a pensé pouvoir arracher un sésame à cette occasion et ainsi réussir là où son prédécesseur a pris un gros bide, ne pouvait imager que sa volonté de réunir tout le monde autour d’une agape, plutôt autour de la table de dialogue, allait se fracasser contre le catalogue invariablement rempli de préalables, qui nourrissent les appétences d’une classe politique, l’air inflexible.
On a encore remis au goût du jour les mêmes refrains. On a ressassé les mêmes revendications qui sommeillaient dans les placards. Il s’agit, entre autres, de l’arrêt des poursuites judiciaires contre les leaders, la libération des prisonniers politiques et ceux de la société civile.
La nouveauté, c’est le clin d’œil fait à un partenaire qui n’a pas ménagé ses efforts, à travers des appels à manifester, pour se faire échos de leurs revendications, au risque d’être guillotiné par un pouvoir décidé à ne pas s’encombrer des voix dissonantes trop gênantes.
Le quatuor, en guise de gratitude à ce partenaire de premier plan, demande l’annulation de l’arrêté qui a passé un tiret sur l’existence légale du FNDC. Il fallait s’y attendre !
On l’a subodoré. Des cassandres ont juré que la justice, telle qu’elle s’exprime en ce moment, avec fioritures et beaucoup d’appréhension légitime d’interférence de l’exécutif, que cette justice allait être un frein.
On peut alors bien en déduire que la rencontre, celle qui a fait autant espérer, a tourné juste en un bon débarras.
Pour le quatuor, il le fallait. Pour éviter d’être caricaturé. De passer aux yeux de l’opinion nationale et internationale, des témoins privilégiés du dernier accord trouvé entre des experts de la CEDEAO et les militaires au pouvoir à Conakry, comme étant des empêcheurs de tourner en rond, comme des obstacles rédhibitoires au dialogue tant souhaité.
Convaincue que la communauté internationale est de moins en moins attentive à leurs récriminations, ces quatre alliances et leur supplétif, le FNDC, devaient se convaincre aussi, qu’il faut un rapport de force favorable sur le terrain, ce qui n’est pas le cas pour le moment, en vue de changer la donne. Ainsi infléchir les positions à l’international.
Pour l’heure, le dialogue s’avère impossible, du moins avec ces nouveaux interlocuteurs, pour lesquels le PM aurait été, non sans complexe, dithyrambique, en marge de ces retrouvailles, en leur avouant être indispensables pour avoir un dialogue sérieux.
Peut-être que le patron de la primature pourrait payer cher, pour cette imprudence, si jamais, et cela semble inévitable, ce quatuor ne vienne pas autour de la table.