Le soleil brille sur les Start-ups de la technologie indienne
Soutenu par la numérisation rapide, l’adoption des technologies et les politiques gouvernementales libérales, l’écosystème indien des start-ups de la technologie enregistre une trajectoire de croissance significative. La prochaine étape sera l’expansion mondiale, selon Aashish Chandorkar, auteur et expert en politique publique.
L’un des principes clés de la croissance de l’entrepreneuriat Indien au cours des dernières années a été de soutenir et de catalyser les créateurs d’emplois dans l’économie. Compte tenu de la rapidité de la main-d’œuvre indienne, il est essentiel que de nouvelles possibilités d’emploi soient créées par des entrepreneurs de la première génération qui prennent des risques et qui rêvent de bâtir des entreprises mondiales solides en dehors de l’Inde. Les start-ups de la technologie ont été au premier rang de cette réflexion. Il y a 500 licornes dans le monde. Il s’agit des start-ups de la technologie dont la valorisation est supérieure à un milliard de dollars. Quarante-quatre d’entre elles se trouvent actuellement en Inde, soit environ 9 % du total. Douze de ces licornes ont atteint le seuil de valorisation tant convoité en 2020 – une année par ailleurs gâchée par la pandémie mondiale. Cela montre que l’écosystème Indien des start-ups n’est pas seulement innovant, mais aussi robuste. La capacité à passer à l’échelle supérieure et à démontrer la viabilité des modèles commerciaux a permis aux start-ups Indiennes de se distinguer. Les 44 licornes de la technologie ont été évaluées à plus de 106 milliards de dollars. Pour mettre ce chiffre en perspective, la capitalisation boursière du National Stock Exchange s’élève à 2,7 trillions de dollars. Les 44 premières entreprises de la technologie sont déjà évaluées à quatre pour cent de l’ancienne économie, certaines d’entre elles étant des leaders mondiaux de plein droit.
Ces 44 entreprises ont également créé environ 1,5 million d’emplois directs ou indirects. Bon nombre de ces emplois ont été créés dans le secteur de l’économie Gig (un système de marché libre dans lequel les postes temporaires sont courants et les travailleurs indépendants sont embauchés pour des engagements à court terme), ce qui profite directement aux demandeurs d’emploi qui n’ont peut-être pas les meilleures qualifications éducatives, mais qui sont prêts à travailler dur pour améliorer leur niveau de vie et celui de leur famille. Le fait que l’écosystème des start-up indiennes soit arrivé à ce point ne devrait pas être une surprise. L’Inde a toujours disposé de la matière grise qui se cache derrière certaines des plus grandes entreprises de la technologie au niveau mondial. Il y a quelques années, ces cerveaux avaient tendance à se diriger vers l’étranger. Aujourd’hui, de nombreuses personnes cherchent des opportunités localement et les trouvent. L’accès au capital pour les start-ups Indiennes s’améliore également rapidement. Le monde étant inondé de liquidités en raison des politiques monétaires souples des banques centrales mondiales, l’Inde a attiré de gros investissements. Cela se reflète année après année dans les chiffres florissants des Investissements Directs Étrangers (IDE), où l’Inde est l’une des destinations les plus prisées. La prochaine étape pour les start-ups de la technologie indienne est de se développer à l’échelle mondiale, en conquérant de nouveaux marchés. Compte tenu du marché Indien, qui n’est pas seulement vaste mais aussi diversifié en termes de comportement de consommateurs, le saut dans l’inconnu est une question de temps et non d’opportunité. Afin de permettre aux start-ups Indiennes d’obtenir une plateforme aux côtés d’entreprises similaires dans d’autres pays, le Département de la Promotion de l’Industrie et du Commerce Intérieur (DPIIT), qui dépend du Ministère du Commerce et de l’Industrie, a organisé Prarambh : Le Sommet International de Start-up Inde en janvier 2021.
Plusieurs participants des pays du BIMSTEC ont assisté à ce sommet de deux jours. Le BIMSTEC, ou Initiative de la Baie du Bengale pour la Coopération Technique et Économique Multisectorielle, est une plateforme économique à laquelle l’Inde participe activement. Cet événement a attiré des investisseurs, des universitaires, des décideurs et des professionnels de la création d’entreprise de divers pays membres dans le cadre d’un échange d’idées unique en son genre. Ces plateformes mondiales sont importantes dans la région, car de nombreux pays partagent une trajectoire économique similaire ainsi que des traits de consommation. L’expérience acquise dans un grand pays comme l’Inde peut être transférée facilement et relativement vers d’autres marchés, où il est possible d’appliquer le succès indien. En fait, plusieurs exemples de productivité Indienne sont déjà utilisés dans d’autres pays de la région. En particulier dans les domaines de l’automatisation des marchands, de la mobilité du nouvel âge, du commerce social et de la mise en réseau, il existe déjà suffisamment de preuves de concept pour que le modèle de réussite commerciale en Inde et dans les autres pays de la région ne soit pas trop différent. Ces plates-formes offrent donc aux start-ups Indiennes la possibilité de s’étendre géographiquement. Dans le Budget de l’Union présenté récemment, le gouvernement a autorisé les entreprises Indiennes à s’inscrire à la bourse à l’étranger sans s’inscrire d’abord à la bourse en Inde. L’Autorité Indienne de Régulation du marché des valeurs mobilières s’efforce également de créer un environnement propice pour que les entreprises qui choisissent de lever des capitaux à l’étranger ne soient pas soumises à une double juridiction et réglementation. Ces mesures sont essentielles pour garantir que les entreprises Indiennes en croissance et prometteuses ne manquent pas de ressources.
Ces derniers temps, les start-ups de la technologie se sont également diversifiées. Alors que la première vague de licornes provenait des FinTech (finance et technologie) et des applications des consommateurs dans les domaines de l’alimentation et de l’agrégation de mobilité, les récentes réussites vont bien au-delà. Les innovateurs en technologie s’illustrent désormais dans des domaines variés tels que la logistique commerciale, l’automatisation des marchands, la gestion de la construction et les soins de santé. Ce changement est également crucial pour l’économie Indienne dans son ensemble. Lorsque de nouveaux acteurs pénètrent sur le marché et commencent à défier les opérateurs historiques, les anciens leaders sont obligés à réagir en conséquence. Cela conduit à de nouveaux investissements dans la recherche et le développement, ainsi qu’à la qualification des employés, ce qui, à son tour, conduit à une plus grande productivité économique et, finalement, à des salaires plus élevés.
Dans ce sens, les start-ups jouent également un rôle essentiel dans l’amélioration et la modernisation des acteurs de la vieille économie avec lesquels elles sont en concurrence, créant ainsi un cycle économique vertueux. Avec une main-d’œuvre qualifiée, bien intégrée dans les méthodes de travaux mondiaux, et une jeune nation à l’aise avec l’utilisation de la technologie mobile, les start-ups Indiennes sont sur une trajectoire de croissance rapide. Certains de ces acteurs finiront par devenir des chefs d’entreprise nationaux et mondiaux de plein droit.
Son Excellence T.C. Barupal
Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire
de la République de l’Inde en République de Guinée